CEMAC : Stabilité budgétaire retrouvée, mais l’innovation reste un défi commun

BRVMC0000000 - BRVMC
La BRVM Ouvre dans 15h1min

Le dernier Indice mondial de l'innovation 2025, publié par l'OMPI en collaboration avec l'Université Cornell et l'INSEAD, confirme les difficultés persistantes de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) en matière d'innovation. Si la sous-région affiche des signaux macroéconomiques encourageants, ses six pays membres restent parmi les moins performants du continent dans ce domaine stratégique.

Le Cameroun, classé 116e mondial, reste la première économie de la CEMAC mais peine à convertir sa relative diversification en dynamique d'innovation. Son secteur privé demeure fragile et insuffisamment connecté aux pôles de recherche. Le Gabon, absent du Top 100 africain avec une place au-delà du 120e rang, conserve son potentiel grâce à ses revenus pétroliers, mais doit encore traduire ses excédents budgétaires en investissements productifs.

Voir aussi- Cemac : Le projet d'encadrement des fonds pétroliers menacé par des tensions avec les États-Unis

La République du Congo (137e mondial) enregistre une certaine embellie économique, avec une croissance de 3,2% en 2023 et une réduction de son ratio dette/PIB. Toutefois, l'innovation y reste confinée aux hydrocarbures, malgré des projets ambitieux comme l'accord de 23 milliards de dollars signé avec la compagnie chinoise Wing Wah. La Guinée équatoriale, qui ne figure pas dans les économies africaines les plus innovantes, reste fortement dépendante du pétrole et n'a pas encore enclenché de stratégie notable en matière de diversification technologique.

La République centrafricaine, elle aussi classée dans les dernières positions mondiales, illustre les difficultés structurelles d'un pays enclavé et fragilisé par l'instabilité politique. Quant au Tchad, son potentiel agricole et énergétique reste sous-exploité, et l'absence d'infrastructures modernes limite encore sa compétitivité en matière d'innovation.

Voir aussi- CEMAC : 43% des recettes budgétaires en 2025 serviront à rembourser la dette (BEAC)

Globalement, la CEMAC reste dominée par des économies extractives, dont les excédents budgétaires récents offrent certes des marges de manœuvre, mais sans réelle traduction pour l'instant dans le domaine de l'innovation. Face à des voisins africains comme Maurice (53e), le Maroc (57e) ou l'Afrique du Sud (61e), les six pays de la sous-région accusent un retard significatif. Pour progresser, ils devront transformer leurs ressources naturelles et leurs signaux budgétaires positifs en écosystèmes de recherche, d'entrepreneuriat et de diversification technologique.

Idrissa DIAKITE

La Rédaction

Publié le 18/09/25 16:53

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

w5zrioj9F0ZgUpP6MLrx8N7fuEtlFIE5L_iX4HFy-to False