La Banque africaine de développement (BAD) poursuit sa stratégie de consolidation des marchés de capitaux africains avec une nouvelle opération ciblée. En effet, le conseil d'administration de l'institution panafricaine vient d'approuver une prise de participation de 25 millions de dollars, soit 13,85 milliards FCFA, dans The Currency Exchange Fund (TCX), un fonds de référence spécialisé dans les solutions de couverture de change à long terme sur les marchés émergents.
L'investissement de la BAD vise à répondre à l'un des principaux freins à l'investissement en Afrique : le risque de change. Dans de nombreux pays du continent, les marchés de couverture classiques restent embryonnaires, voire inexistants. Résultat : les emprunteurs locaux s'endettent souvent en devises fortes (dollar, euro), tandis que leurs revenus sont libellés en monnaie nationale, créant un décalage dangereux. Avec le renforcement de la capacité de TCX, la BAD veut offrir des instruments de couverture innovants, y compris pour des devises dites " illiquides ", permettant ainsi de sécuriser des prêts en monnaie locale.
La participation de la BAD doit jouer un rôle catalyseur en attirant d'autres institutions financières de développement et investisseurs privés. L'objectif vise à augmenter le volume des financements accessibles en monnaie locale, notamment pour des secteurs stratégiques tels que les MPME, les infrastructures (transport, énergie, eau), la microfinance, et les banques publiques de développement.
En misant sur TCX, la BAD confirme sa volonté de jouer un rôle moteur dans la construction de marchés financiers africains autonomes et moins dépendants des devises étrangères. Une étape clé pour faire de la monnaie locale, un outil de développement durable et non une contrainte pour les économies du continent.
Narcisse Angan
Publié le 18/09/25 16:20