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Les finances publiques congolaises sont depuis plusieurs années confrontées à des difficultés sans précédent dans leur gestion. A fin 2023, le pays enregistrant un stock important d'arriérés principalement intérieurs, estimés à 24% du PIB, et des défauts consécutifs sur ses euro-obligations en 2016 et 2017 ainsi qu'à un niveau d'endettement élevé à 99% du PIB constitue entre autres les raisons du maintien de la note souveraine à CCC+ par Fitch Ratings, traduisant un risque élevé de défaut de paiement à long terme en devises étrangères. Cette note fait suite à une série consécutive au bord du défaut de paiement depuis des années.
En effet, cette notation reflète la persistance des pressions économiques, exacerbées par une dette publique élevée, une gouvernance faible, une forte dépendance aux revenus pétroliers (soit près de 50% du PIB et 80% des exportations) et une mauvaise gestion des finances publiques. Ces indicateurs ont conduit à l'accumulation récente d'arriérés intérieurs importants, équivalant à 8,6% du PIB en 2023, révèle l'agence américaine. En outre, au premier trimestre 2024, le pays a accumulé 28,4 milliards FCFA d'arriérés sur sa dette extérieure.
Eu égard de cette pression, Brazzaville a entrepris des réformes avec le FMI en achevant la cinquième revue de son programme Facilité élargie de crédit (FEC), qui vise une amélioration de ses finances publiques. A cet effet, Fitch prévoit également une accentuation de cette pression perceptible à travers une hausse supplémentaire attendue du stock des arriérés intérieurs.
Malgré le maintien de cette faible qualité de crédit, le pays montre des signes de résilience. Ainsi, la croissance économique est projetée à 2,8% à fin 2024 et 2,9% en 2025, selon Fitch, contre 2% en 2023, portée par des contributions positives du secteur pétrolier, avec une production estimée à 98 millions de barils par an en 2025 contre 95 millions en 2023. Cette augmentation des productions générant par ricochet une amélioration de l'assiette fiscale devrait aboutir aux remboursements des arriérés, estimé à 2,2% du PIB en 2024 et à 1% en 2025.
Parallèlement, la réduction progressive des arriérés devrait entraîner un recul de la dette publique, qui passerait de 90,4% du PIB en 2024 à 86,1% en 2025. Bien que cette amélioration soit encourageante, le niveau de la dette reste néanmoins critique par rapport à la médiane des pays notés ‘'B'', ‘'C'' et ‘'D'', fixée à environ 70% du PIB.
Henri DONGO
La Rédaction
Publié le 11/09/24 09:27
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