Gabon : ''Pas de brouille avec le FMI''

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Au Gabon, une polémique enfle au sujet d'une brouille avec le FMI. Une situation présentée comme un revers pour le pays pourtant engagé dans de vastes réformes visant à consolider durablement les bases de son économie. Une polémique qui ne repose toutefois sur aucune base selon les sources officielles approchées par Sika Finance. 

Selon plusieurs sources concordantes, les spéculations sur un prétendu désaccord profond entre Libreville et le FMI – qui expliquerait l'absence de programme formel pour soutenir la relance économique – ne reposent sur aucun élément tangible. Le ministère gabonais de l'Économie, sollicité par Sika Finance, se veut formel : il n'y a ni rupture, ni tension diplomatique, encore moins d'interruption de la coopération technique. 

D'après les précisions fournies par le ministère, la récente mission du FMI au Gabon a plutôt débouché sur une appréciation positive de la nouvelle vision économique portée depuis l'avènement de la 5ᵉ République. Les équipes du Fonds ont salué des orientations qualifiées de " solides ". 

Ce climat avait été rappelé début novembre, lors de la visite d'Abebe Aemro Selassie, directeur du Département Afrique du FMI, reçu en audience par le président Oligui Nguema. À l'issue de cette rencontre, le haut responsable avait félicité les autorités gabonaises pour les réformes entreprises tout en réitérant la volonté du FMI de soutenir le pays dans la mise en œuvre de ses priorités de développement.

Pour Libreville, l'absence de programme financier formel ne signifie ni retrait ni désintérêt. " Le non-recours du Gabon à un programme avec le FMI ne signifie pas l'absence de relations ", rappelle le ministère, qui souligne que les deux parties poursuivent des travaux communs sur plusieurs volets d'assistance technique définis lors de la dernière mission de novembre 2025. 

Sur le front des réformes, le gouvernement poursuit une stratégie d'assainissement budgétaire et de consolidation macroéconomique, avec pour objectif d'améliorer durablement la crédibilité et la soutenabilité des finances publiques. Libreville cherche notamment à se rapprocher des critères de convergence de la CEMAC, lesquels constituent encore un repère clé dans l'évaluation régionale. Si aucun pays de la zone ne respecte l'ensemble des critères selon les dernières données disponibles (2024), le Gabon en fait un objectif clair. C'est par exemple le cas du niveau d'endettement (72,8 % du PIB) que le pays compte aligner à la norme communautaire qui en fixe la limite à 70 % du PIB. 

Au niveau des perspectives économiques qui alimentent également la polémique dans la presse sur la trajectoire du pays, le gouvernement gabonais rappelle  que les données macroéconomiques officielles pour 2025 et 2026 ne sont pas encore consolidées à l'échelle de la CEMAC. " Rendez-vous a été pris d'un commun accord avec le FMI pour présenter d'ici la fin de l'année 2026 ces données en toute transparence ", souligne le ministère. 

Malgré l'absence momentanée de programme financier, les deux parties restent, selon les autorités, engagées dans un processus technique continu, fondé sur le dialogue, la transparence et la poursuite des réformes. L'on affiche donc une volonté de démontrer que le partenariat Gabon–FMI demeure actif, et stratégique, dans un contexte régional marqué par la quête d'équilibres macroéconomiques plus solides.

La Rédaction

Publié le 20/11/25 16:40

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