Gabon : 8,32 milliards FCFA d’économies visées après l’audit des baux administratifs

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L'audit des baux administratifs a exposé des irrégularités massives. Bâtiments vides, loyers gonflés et contrats sans justification opérationnelle. Sur 91 baux dépassant 500 000 FCFA par mois, 24 concernent des bâtiments totalement inoccupés, représentant 2,29 milliards FCFA par an. Les dépenses engagées sur ces locations n'avaient aucun lien avec les besoins réels des administrations. Le coût global de ces engagements atteint 24,66 milliards FCFA, révélant une gestion locative qui fonctionnait en roue libre.

Les enquêteurs ont aussi mis en évidence des manquements fiscaux systématiques. 67 contrats présentent des défauts de paiement de la Taxe Spéciale Immobilière sur les Loyers (TSIL) et de l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP), pour un préjudice estimé à 3,059 milliards FCFA. Les bailleurs percevaient les loyers de l'État mais ne déclaraient pas les revenus, profitant de l'absence de recoupements entre administrations. Certains cumulaient plusieurs baux, transformant la location publique en rente personnelle.

Face à cette situation, le gouvernement s'apprête à lancer une série de mesures immédiates incluant résiliation des contrats injustifiés, renégociation des loyers et recouvrement des taxes non versées. Les ministères concernés doivent appliquer ces décisions sans délai. Les économies potentielles sont évaluées à 8,324 milliards FCFA par an, ce qui montre le poids des dérives accumulées au fil des années. L'État veut désormais réduire les dépenses improductives et mettre fin aux contrats opaques. Les pratiques fiscales irrégulières feront l'objet de sanctions et de poursuites, afin d'éviter toute récidive.

Cet audit commandité par Henri Claude Oyima himself, s'inscrit dans la remise en ordre du patrimoine public. Le recensement parallèle fait état de 3 772 bâtiments, dont 37% vétustes, et de 878 parcelles, avec de nombreux cas d'occupation illégale. Une situation qui a poussé l'État à multiplier les locations de substitution, souvent à des prix injustifiés. La réforme vise également à rétablir un inventaire fiable pour réduire la dépendance aux bailleurs privés. Le gouvernement prépare une gestion centralisée afin d'éviter que les mêmes anomalies se reproduisent dans d'autres régions du pays.

Idrissa DIAKITE

La Rédaction

Publié le 05/12/25 09:12

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