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La Banque mondiale vient de publier son rapport pays sur la Guinée équatoriale pour l'année 2024, dressant un tableau sans concession de l'économie du pays, encore largement tributaire des hydrocarbures. Alors que les recettes pétrolières représentent près de 80,5% des ressources publiques, le rapport souligne l'urgence de diversifier l'économie pour assurer une croissance durable et inclusive.
En 2024, les recettes pétrolières de la Guinée équatoriale ont été projetées à 1 235,3 milliards FCFA, soit 80,5% des ressources publiques totales. Malgré une légère progression par rapport à 2023, ces revenus restent en net recul par rapport aux années précédentes, notamment en raison du déclin de la production après l'incident survenu en septembre 2022 sur le champ pétrolier de Zafiro. Dans le même temps, les recettes non pétrolières, bien qu'en hausse de 12,6% pour atteindre 201,16 milliards FCFA, restent marginales et insuffisantes pour réduire la dépendance aux hydrocarbures.
‘'La Guinée équatoriale dépend largement du pétrole, dont les revenus ne sont pas toujours captés par le système fiscal classique'', explique un expert cité dans le rapport. Avec une population d'environ 1,5 million d'habitants et une économie peu diversifiée, le pays peine à élargir sa base fiscale. En comparaison, le Cameroun, avec un taux de pression fiscale plus faible (14%), collecte davantage de recettes grâce à une économie plus diversifiée et une population plus importante.
Les solutions de la Banque mondiale
Pour inverser cette tendance, la Banque mondiale propose un plan d'action ambitieux, articulé autour de plusieurs axes prioritaires. Le rapport souligne que la Guinée équatoriale accuse un retard important en matière d'indicateurs liés à l'environnement des affaires. Pour y remédier, l'institution de Bretton Woods recommande de réduire les barrières à l'entrée sur le marché, notamment en simplifiant les procédures bureaucratiques, en abaissant le capital minimum requis pour les sociétés à responsabilité limitée (de 100 000 XAF à 5 000 XAF, conformément à la législation OHADA), et en numérisant le Registre du commerce. ‘'Ces mesures permettraient de stimuler l'entrepreneuriat et d'attirer davantage d'investissements étrangers'', indique le rapport.
La Banque mondiale insiste également sur la nécessité de renforcer la gouvernance et la transparence, notamment dans la gestion des entreprises publiques. Le rapport préconise la divulgation des soutiens économiques accordés aux entreprises publiques, la séparation des comptes pour les activités commerciales et non commerciales, et l'élimination des avantages réglementaires dont bénéficient ces entreprises. ‘'Une plus grande transparence et une meilleure gouvernance des programmes de soutien aux entreprises renforceraient leur efficacité et réduiraient les distorsions du marché'', précise le document.
Pour attirer davantage d'investissements et assurer une gestion efficace des actifs publics, la Banque mondiale recommande de mettre à jour la législation sur les marchés publics et d'établir un cadre juridique solide pour les partenariats public-privé (PPP). ‘'Un cadre compétitif et transparent pour les PPP permettrait de garantir un meilleur rapport qualité-prix et de stimuler la participation du secteur privé'', souligne le rapport.
Le rapport met également en avant l'importance de sécuriser les droits de propriété pour favoriser l'investissement et faciliter l'accès au crédit. La Banque mondiale propose de simplifier la procédure d'enregistrement des biens, de renforcer les protections juridiques des droits de propriété, et d'établir un cadastre numérisé avec cartographie SIG. ‘'Ces mesures amélioreraient la sécurité juridique des terres et stimuleraient l'activité du marché'', indique le document.
Pour réduire la dépendance aux hydrocarbures, l'institution financière encourage le gouvernement à augmenter les recettes non pétrolières en rationalisant les exonérations fiscales, en augmentant les droits d'accise, et en améliorant la gestion des risques liés à la conformité fiscale. ‘'Une meilleure mobilisation des recettes intérieures est essentielle pour financer les dépenses publiques et réduire le déficit budgétaire'', explique le rapport.
Enfin, la Banque mondiale souligne l'importance d'investir dans l'éducation et les compétences pour soutenir la diversification économique. Le rapport recommande d'améliorer l'accès à l'éducation primaire, de mettre en œuvre des programmes de développement des compétences, et d'augmenter les compétences numériques de la population. ‘'Un capital humain qualifié est essentiel pour attirer des investissements dans des secteurs non pétroliers'', conclut le document.
Lors que le gouvernement a fixé un objectif de 264,1 milliards FCFA de recettes non pétrolières pour 2025, la mise en œuvre des recommandations de la Banque mondiale pourrait permettre au pays de diversifier son économie et d'assurer une croissance durable.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 10/03/25 08:35
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