Le gouvernement de Guinée équatoriale a entrepris une révision en profondeur des termes du programme d'investissement de 230 millions de dollars porté par l'entreprise indienne Omega SL, afin de préserver ses recettes fiscales et garantir l'alignement des projets sur les priorités nationales. Réunis ce 28 mai 2025 autour du Vice-Président de la République, Teodoro Nguema Obiang Mangue, plusieurs membres du gouvernement, dont le Premier ministre, le Vice-Premier ministre et les titulaires des portefeuilles du Commerce, des Finances, de l'Agriculture, de la Défense ou encore des Affaires étrangères, ont procédé à l'examen multisectoriel des trois projets proposés par Omega.
Ceux-ci portent respectivement sur la construction d'un parc industriel (50 millions USD), la modernisation des pêches marines et continentales (84 millions USD), ainsi que le développement d'un pôle agricole axé sur la production de semences et de céréales (100 millions USD).
Si le gouvernement a confirmé le 26 février dernier l'octroi des terres nécessaires – environ 20 000 hectares répartis dans les 54 districts urbains du pays –, plusieurs ajustements majeurs ont été imposés par les autorités avant la signature des contrats. Ainsi, la durée initiale des partenariats, prévue pour 30 ans, a été réduite à 15 ans renouvelables, tandis que la période d'exonération fiscale sollicitée par Omega a été ramenée de 15 à 5 ans.
" Exonérer une entreprise pendant une période aussi longue limite les recettes du gouvernement au Trésor, étant donné que ces impôts constituent la principale source de revenus du pays ", a justifié le Vice-Président, en soulignant la nécessité de préserver les équilibres budgétaires de l'État.
Autre exigence posée par Malabo, l'entreprise devra présenter un plan d'affaires détaillé, précisant notamment la superficie nécessaire pour chaque projet, tout en respectant la législation nationale du travail. Celle-ci impose qu'au moins 70 % de la main-d'œuvre employée soit de nationalité équato-guinéenne.
La participation de l'État dans chaque projet a été fixée à 20 %. Cette mesure vise à permettre à la Guinée équatoriale de bénéficier d'un retour sur investissement plus direct, tout en renforçant sa capacité d'influence sur le déroulement des opérations.
Dans un premier temps, les autorités ont demandé à Omega de lancer son programme par la construction d'une usine de transformation de produits stratégiques, tels que le cacao, le café et les produits laitiers. Cette orientation vise à soutenir les producteurs locaux, à favoriser la transformation sur place et à réduire les importations alimentaires, qui représentaient en 2023 près de 112 milliards de Fcfa (environ 184 millions USD), selon les données de Trade Map.
Le programme, en gestation depuis plusieurs mois, est présenté comme un levier de diversification économique pour ce pays pétrolier d'Afrique centrale, où les importations atteignaient encore 23,4 % du PIB en 2023.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 28/05/25 17:47
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