La République démocratique du Congo a renoncé à l'une de ses principales conditions dans les négociations de paix avec le Rwanda, à savoir le retrait immédiat des troupes rwandaises de son territoire. Cette concession, rapportée par Reuters, ouvre la voie à la signature, ce vendredi à Washington, d'un accord bilatéral de cessez-le-feu sous médiation américaine, visant à mettre fin à des années de violences dans l'est congolais.
L'annonce intervient alors que les ministres des Affaires étrangères des deux pays sont attendus au Département d'État américain pour parapher un texte préparé par des experts des deux parties et validé la semaine dernière. La cérémonie, organisée en présence du secrétaire d'État Marco Rubio, devrait être suivie d'une rencontre à la Maison Blanche avec le président Donald Trump, selon l'agenda officiel du gouvernement américain.
Selon les informations de Reuters, ce projet d'accord constitue une étape majeure dans l'initiative diplomatique menée par Washington pour stabiliser une région stratégique, riche en ressources minérales telles que le cobalt, le cuivre, l'or et le tantale. En toile de fond, l'administration Trump espère créer un climat favorable à l'arrivée de capitaux occidentaux dans cette zone marquée par l'instabilité armée et les rivalités transfrontalières.
Le texte que les délégations sont sur le point de signer aborde plusieurs dimensions sécuritaires, notamment la reconnaissance de l'intégrité territoriale, l'interdiction des hostilités, ainsi qu'un dispositif de désengagement, désarmement et intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques. Il prévoit aussi la mise en place d'un mécanisme conjoint de surveillance du retrait des troupes rwandaises, dans un délai de trois mois, conformément aux engagements pris lors d'un précédent processus appuyé par l'Angola.
En parallèle, les autorités congolaises se sont engagées à mettre fin aux opérations militaires contre les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hostile à Kigali, composé notamment d'anciens militaires impliqués dans le génocide de 1994. Cette mesure, également prévue pour être achevée dans un délai de trois mois, constitue l'un des leviers de désescalade dans le fragile équilibre régional.
Toujours selon Reuters, les États-Unis ont exercé ces dernières semaines une forte pression sur Kigali pour qu'il engage un retrait progressif de ses forces, condition incluse dans le projet d'accord initial. Néanmoins, cette exigence a été assouplie du côté congolais afin de débloquer la signature du texte, dans un contexte où les positions demeurent profondément divergentes.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir le mouvement rebelle M23, actif dans l'est de la RDC, en lui fournissant troupes et armements. Des diplomates et analystes cités par Reuters estiment qu'au moins 7 000 soldats rwandais auraient franchi la frontière pour appuyer les offensives du M23, qui a pris le contrôle de plusieurs villes stratégiques et zones minières. Kigali, de son côté, rejette ces accusations et affirme agir en réponse aux menaces sécuritaires posées par les groupes armés hutu encore présents en territoire congolais.
Un second accord, cette fois d'ordre économique, est également en préparation. Il devrait poser les bases d'une intégration régionale renforcée et d'une meilleure attractivité pour les investisseurs occidentaux, mais sa signature dépend des avancées dans les discussions séparées menées à Doha entre le gouvernement congolais et le M23.
Avec cette inflexion diplomatique, Kinshasa semble faire le pari d'un apaisement rapide, misant sur la dynamique initiée par Washington pour transformer une impasse militaire en opportunité politique. Reste à savoir si les engagements annoncés se traduiront en actes sur le terrain.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 27/06/25 15:45
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