Le bénéfice de Moov Africa BF se contracte de 28% au 1er semestre 2022

Evoluant dans un environnement concurrentiel et sécuritaire délicat, Moov Africa BF (anciennement ONATEL), après avoir terminé le premier trimestre de l'année avec un résultat net en chute de 15% à 6,8 milliards FCFA, étend sa contreperformance sur la première moitié de l'année.

En effet, bien que le nombre d'abonnés ait augmenté de 9,1% à 11 millions et les revenus de l'internet mobile de +27%, le chiffre d'affaires de Moov Africa BF est ressorti en baisse de 4,9% à 75 milliards FCFA par rapport à fin juin 2021. Cette contreperformance commerciale est liée à la baisse des tarifs mobile money, au repli des revenus à l'international, auxquels s'ajoutent la contraction des terminaisons d'appel nationales, l'impact des OTT (Over The Top) sur le chiffre d'affaires et les actes de vandalisme.

En plus de cette baisse du chiffre d'affaires, il est à noter une hausse de 4,5% à 55,7 milliards FCFA des charges d'exploitation sur la période qui a plombé le résultat d'exploitation de 24,5% à 19,3 milliards FCFA de la filiale burkinabé de Maroc Télécom.

Le résultat des activités ordinaires s'est de ce fait effrité à 18 milliards FCFA, soit un repli de 24,1% par rapport aux 23,8 milliards FCFA réalisés au premier semestre 2021. Un ralentissement qui est en lien avec des produits exceptionnels imputés à l'exercice 2021 et la contraction du chiffre d'affaires.

Au vu cette sous-performance, les 6 premiers mois de l'année se soldent pour ONATEL par un résultat net de 12,5 milliards FCFA, soit une dépression de 28,3% en glissement annuel. Comparativement à fin juin 2021, la marge nette de l'entreprise s'est détériorée en 500 points de base à 17%.  

Comportement de l'action ONATEL depuis le début de l'année

L'action ONATEL affiche depuis le début de l'année un repli de 4,94%. Dans le détail, le titre avait enregistré un important bond au premier trimestre en touchant son plus haut (4 980 FCFA) depuis plus de 4 ans le 25 mars dernier. Au vu de cette performance réalisée, les investisseurs se sont empressés pour les prises de gains faisant baisser le cours de l'action. Dans cette dynamique, sont intervenus les résultats peu satisfaisants du premier trimestre qui ont entretenu la tendance baissière. Ainsi, jusqu'à la clôture du vendredi 7 octobre le titre avait accumulé une perte totale de 25%. Avec l'annonce des performances ternes du premier semestre, l'action pourrait à nouveau être sanctionnée par les investisseurs.

Sékou KARAMOKO

La Rédaction

Publié le 10/10/22 12:19