Le 5 juillet 2025, en visite au siège du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), le ministre congolais des Finances, Christian Yoka, a dressé un constat sans détour. " Nous n'avons pas d'autre choix que de sauver le CFCO ", a-t-il martelé. Fondée dans les années 1930, cette entreprise publique autrefois stratégique est aujourd'hui en situation de détresse financière et technique, au point de menacer l'un des principaux axes de transport du pays.
Lors de sa visite, le membre du gouvernement a fait un tour dans les ateliers du CFCO situés au PK4 à Pointe-Noire. Ce dernier a été confronté à la réalité d'une infrastructure quasi-abandonnée. Du compte rendu fait par les services de communication du ministère des Finances, l'on retient que les installations de la compagnie ferroviaire nationale sont quasiment à l'abandon, les cheminots sont sans salaires depuis plus de trois ans, et son outil de production est dans un état de déliquescence
Selon les données présentées par la direction générale, le CFCO cumule aujourd'hui plus de 72 milliards FCFA de pertes. Sa trésorerie disponible plafonne à 71 millions FCFA, tandis que ses dettes fiscales, sociales et commerciales atteignent respectivement 56 millions, 28 millions et 14 millions FCFA. La société n'assure plus qu'un trafic réduit sur un réseau de 885 kilomètres reliant Pointe-Noire à Brazzaville, Mont-Bello à Mbinda et Bilinga à Dolisie.
Ce déclin s'explique par une accumulation de problèmes remontant à plusieurs décennies. Le réseau ferroviaire, construit à l'époque coloniale, n'a bénéficié que de peu d'investissements de modernisation depuis. La voie ferrée est en mauvais état, les équipements de signalisation et de télécommunication sont obsolètes, et la majorité des locomotives sont hors d'usage.
Sur les 43 locomotives de ligne que possède la compagnie, seules 12 sont actuellement opérationnelles, parfois seulement six dans les périodes critiques. La pénurie de locomotives de manœuvre aggrave encore davantage la situation, les deux catégories de matériel roulant étant complémentaires pour garantir la fluidité du trafic ferroviaire.
Malgré l'ampleur des difficultés, l'État congolais s'efforce de relancer la compagnie. Huit nouvelles locomotives ont été commandées dans le cadre d'un contrat signé en 2015 avec un consortium belge. Quatre unités ont déjà été livrées début 2023. A l'époque, le ministère des Transports indiquait que cette opération s'inscrivait dans un plan de redressement plus large, incluant le renforcement de la flotte ferroviaire et la réhabilitation progressive des infrastructures, mais dont les résultats tentent à se faire ressentir
Cependant le président du conseil d'administration Jean Louis Osso, soulignait en 2023 que la reprise de l'activité passe également par la remise en état du patrimoine immobilier, des tunnels, des bâtiments techniques et de l'ensemble des ouvrages d'art.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 08/07/25 11:04
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