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Le Ghana semble avoir trouvé la réponse en réinventant sa relation à l'or, son principal atout minier. En un an, la Banque du Ghana a réussi à reconstituer ses réserves de change à l'équivalent de quatre mois et demi d'importations, une performance remarquable pour une économie qui, en 2022, flirtait avec la ‘'banqueroute''.
La clé de ce redressement tient en un nom : GoldBod, un organisme public de négoce d'or créé en mars dernier. Sa mission, centraliser les achats et les exportations de métal précieux afin de canaliser les recettes en devises étrangères directement vers les caisses de l'État. Le résultat est surprenant, près de 8 milliards de dollars engrangés en quelques mois.
‘'C'est comme un fonds renouvelable que nous gérons'', explique le gouverneur Johnson Asiama, lors des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
Ce mécanisme permet de mieux contrôler les flux financiers issus du secteur aurifère, longtemps captés par des négociants privés opérant hors du système bancaire.
L'objectif est double : stabiliser la monnaie nationale et rétablir la confiance des investisseurs. L'or, pilier historique de l'économie ghanéenne, devient ainsi une arme monétaire à part entière.
Cette stratégie s'inscrit dans un contexte de profonde reconstruction. En 2022, la crise économique avait vidé les coffres de la Banque centrale et provoqué une dette insoutenable, obligeant Accra à solliciter un programme d'aide du FMI. Aujourd'hui, la banque centrale reprend la main : elle reçoit désormais directement des lingots des grandes sociétés minières, renforçant ainsi ses réserves et son influence dans la chaîne de valeur aurifère.
Pour Johnson Asiama, cette réforme va aussi renforcer l'indépendance institutionnelle de la Banque centrale et assainir son bilan, fragilisé par la restructuration de la dette intérieure. À terme, Accra espère réinscrire davantage de banques à la Bourse et relancer un marché des capitaux encore convalescent.
La Rédaction
Publié le 16/10/25 18:50