Le Mobile money propulse l’épargne à des niveaux records dans les pays en développement

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Grâce à la téléphonie mobile, l'épargne formelle atteint des niveaux inédits dans les pays en développement, selon le rapport Global Findex 2025 de la Banque mondiale. Ce bond remarquable de l'inclusion financière, particulièrement visible en Afrique subsaharienne, ouvre des perspectives intéressantes pour le financement de la croissance, la résilience économique des ménages et la réduction des inégalités de genre.

Jamais autant d'adultes n'avaient eu accès à un compte bancaire ou à un service financier formel. En 2024, 40% des adultes des économies en développement ont versé de l'argent sur un compte d'épargne, ce qui correspond à une hausse de 16 points de pourcentage depuis 2021 et la progression la plus rapide depuis plus de dix ans, selon le rapport Global Findex 2025 publié ce 16 juillet par la Banque mondiale.

Le facteur clé de cette transformation ? La téléphonie mobile. Grâce à elle, 10% des adultes épargnent désormais via des comptes de Mobile money, soit le double du niveau observé trois ans plus tôt.

En Afrique subsaharienne, 35% des adultes détiennent aujourd'hui un compte d'épargne formel, en hausse de 12 points. Cette dynamique bouleverse les modèles traditionnels d'accès à la finance dans les zones rurales et les économies informelles.

L'épargne, moteur fondamental de l'économie

Pourquoi ce boom de l'épargne est-il une bonne nouvelle macroéconomique ? Parce que l'épargne alimente directement les systèmes financiers nationaux. Plus les ménages placent leur argent dans des circuits formels (banques, microfinances, mobile money), plus ces fonds peuvent être mobilisés pour financer l'investissement, les infrastructures ou l'innovation.

Pour les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire, où l'accès au crédit reste limité et souvent coûteux, cette manne domestique constitue un levier stratégique pour stimuler une croissance tirée par les ressources locales.

L'autre avancée majeure soulignée par le rapport est la réduction de l'écart entre les sexes en matière d'accès financier. Entre 2011 et 2024, le taux de femmes disposant d'un compte dans les pays à revenu faible et intermédiaire est passé de 37% à 73%, contre 81% pour les hommes. Une révolution décisive pour l'autonomisation économique des femmes, en particulier en Afrique.

Pour Bill Gates, dont la fondation soutient l'initiative Global Findex, ces progrès prouvent que l'investissement dans les systèmes financiers inclusifs et les infrastructures numériques ‘'ouvre des portes à tous''. Les femmes, les jeunes, les populations isolées accèdent désormais à des outils leur permettant d'investir dans leur avenir, de sécuriser leurs revenus et de se protéger des chocs économiques.

Une transition numérique qui soulève aussi des défis

Cependant, cette transition vers la finance numérique ne va pas sans risques nouveaux. Le rapport révèle que la moitié seulement des adultes ayant un téléphone dans les pays en développement utilisent un mot de passe pour sécuriser leur appareil.

Cela expose des millions d'utilisateurs à des fraudes et à la perte de fonds. D'où l'appel de la Banque mondiale à renforcer la protection des consommateurs, à sécuriser les interfaces mobiles, et à mettre en place des systèmes de paiement rapides, interopérables et fiables, à l'image de UPI en Inde ou PIX au Brésil.

L'Afrique subsaharienne en tête de file du mobile banking

Avec 58% des adultes désormais bancarisés, contre 49% en 2021, l'Afrique subsaharienne confirme son statut de leader mondial de la finance mobile. Longtemps marginalisée par les réseaux bancaires classiques, la région tire désormais profit de son avance en matière de Mobile money, popularisé par des services comme M-Pesa au Kenya, Orange Money ou MTN Mobile Money.

La majorité des paiements sociaux et salariaux se fait désormais par voie électronique. En 2024, les trois quarts des bénéficiaires de transferts publics et la moitié des travailleurs salariés perçoivent leur revenu directement sur un compte Mobile money. Une avancée majeure pour la traçabilité des fonds publics, la lutte contre la corruption et la bancarisation de masse.

L'inclusion financière n'est plus un concept abstrait, mais un levier concret de transformation économique et sociale, à condition d'être portée par des investissements dans les infrastructures numériques, les systèmes d'identité, la régulation et la cybersécurité.

Une assertion partagée par le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga : ‘'L'inclusion financière peut améliorer les conditions de vie et transformer une économie tout entière''.

L'Afrique, forte de sa jeunesse, de sa créativité technologique et de ses besoins de financement, est en passe de construire une architecture financière hybride, à la croisée de la banque, du mobile et des plateformes numériques.

La Rédaction

Publié le 16/07/25 18:29

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