Le pont HKB, symbole d’une Côte d’Ivoire en reconstruction

A la sortie de la crise postélectorale de 2010, la relance du projet du 3^e pont d'Abidjan allait marquer le retour des grands investissements dans les infrastructures après la parenthèse de la crise militaro-politique de 2002-2011. Un projet qui allait démarrer 40 ans après l'inauguration du pont de Gaulle, second de la capitale économique, et insuffler un nouveau dynamisme à la ville.

Historiquement, c'est en 1996 que l'appel d'offres du projet du troisième pont a été lancé, remporté par Bouygues Travaux Publics. L'enjeu était d'améliorer la mobilité d'Abidjan, qui étouffait déjà de l'engorgement de ses deux premiers ponts, Félix Houphouët-Boigny mis en service en 1957 et de Gaulle, en 1967. Ces deux ouvrages étaient alors les uniques voies reliant les parties nord et sud de la capitale économique. Aux heures de pointe, des embouteillages considérables rendaient inévitable le ralentissement du trafic pour traverser la ville. Mais le grand espoir que soulevait le projet a été douché par le coup d'Etat de décembre 1999, alors que quelques semaines auparavant le bouclage financier avait été acté.

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Il aura donc fallu attendre 12 ans pour voir le premier coup de pioche du projet, en septembre 2011, exécuté par le Président Alassane Ouattara. Longue de 1,5 km, l'infrastructure d'un coût de 270 millions d'euros, un peu plus de 177 milliards FCFA, relie deux pôles économiques majeurs, la commune résidentielle de Cocody, nouvelle destination des entreprises, des PME, qui s'exilent du Plateau, le centre des affaires, et les communes de Marcory, Koumassi et Marcory qui accueillent une zone industrielle et le port d'Abidjan. Cependant, il constitue une excellente alternative aux deux premiers ponts, permettant ainsi de relier efficacement les deux zones géographiques de la ville.

Les études présentées par Bouygues révèlent que 1,8 million d'heures d'embouteillages par an sont évitées. Pour les habitants de Cocody et Marcory, cela se traduit par un contournement réduit de 10 km, permettant aux usagers de gagner entre 30 minutes et une heure sur leur trajet, selon les horaires.

Au-delà du pont stricto-sensu en ses trois fois deux voix sur 1,5 km et son péage de 21 pistes, il s'agit d'un véritable complexe autoroutier long de 6,7 km si l'on inclut les échangeurs qui y mènent dont un à trois niveaux qui fait désormais partie de la carte postale d'Abidjan. Mis en service en décembre 2014 et baptisé pont Henri Konan Bédié, il sera le premier pont à péage de la capitale économique ; ce qui n'a pas refroidi l'attrait des Abidjanais qui y voient une solution efficace à leur mobilité. En 2022, selon les données consultées, un peu plus de 3 millions de passages de véhicules ont été enregistrés avec des pics de plus de 100 000 véhicules par jour. Des passages qui ont permis à la Socoprim, la société gestionnaire du pont qui s'était au départ vue attribuer une concession de 30 ans, de générer 18,2 milliards FCFA de chiffre d'affaires.

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La Rédaction

Publié le 14/04/25 11:09