BEAC : Hausse de 56 milliards FCFA des fonds du compte d’opérations logés à la Banque de France en 2024

Au 31 décembre 2024, les ressources logées dans le Compte d'Opérations de la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) s'établissent à 4 807,5 milliards FCFA, selon le rapport spécial consacré au contrôle de ce mécanisme clé de la coopération monétaire entre la CEMAC et la France. Ce niveau marque une légère hausse de 56,1 milliards FCFA (+1,18%) par rapport à son niveau de fin 2023, qui s'élevait à 4 751,3 milliards. Toutefois, les intérêts générés par ce compte, eux, accusent une baisse notable.

Sur l'année 2024, les intérêts comptabilisés sur le Compte d'Opérations, y compris ceux du Compte Spécial de Nivellement (CSN), atteignent 190,9 milliards de FCFA, contre 196,7 milliards un an plus tôt. Soit une baisse de 5,8 milliards de FCFA, représentant un recul de 3%. Cette contraction intervient malgré un maintien de taux élevés sur l'ensemble de l'exercice.

En effet, la rémunération du Compte d'Opérations repose sur le taux de la facilité de prêt marginal de la Banque centrale européenne (BCE), tandis que le CSN est rémunéré selon le taux de refinancement de la même institution. Les taux moyens de 2024 ont été de 4,38% pour le Compte d'Opérations et de 4,132% pour le CSN. En comparaison, ces taux s'établissaient en moyenne à des niveaux légèrement inférieurs en 2023. Trimestre par trimestre, la tendance a été marquée par une baisse continue des taux, soit 4,75% (CO) et 4,50% (CSN) pour le premier trimestre ; 4,70% et 4,45% pour le 2e trimestre ; 4,42% et 4,17% pour le troisième trimestre et 3,71% et 3,42% pour le quatrième trimestre.

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Cette courbe descendante a logiquement affecté la progression des intérêts versés. De 54,3 milliards de FCFA au premier trimestre, ils chutent à 39 milliards au quatrième. Malgré cette baisse des revenus, les dépôts sur le Compte d'Opérations sont restés solides tout au long de 2024. Les disponibilités trimestrielles ont évolué comme suit : 4 510,9 milliards FCFA au 1er trimestre ; 4 278,6 milliards FCFA au 2e trimestre ; 4 068 milliards FCFA au 3e trimestre ; 4 768,5 milliards FCFA au 4e trimestre. 

À noter qu'au cours de la 1ère décade de janvier 2024, ces dépôts ont représenté 77,59% de l'assiette de centralisation, un pic pour l'année. Même en fin d'année, lors de la dernière décade de décembre, ils représentaient 71,73%, bien au-dessus de la quotité obligatoire de 50% exigée par la Convention du Compte d'Opérations.

La ventilation des ressources montre une prééminence du Cameroun avec 2 164,3 milliards de FCFA, en légère hausse par rapport à 2023 (2 135,1 milliards FCFA). Il est suivi du Tchad (659,6 milliards), de la Guinée équatoriale (444,4 milliards FCFA), du Congo (302,9 milliards FCFA), de la RCA (206,4 milliards FCFA) et du Gabon (202,4 milliards FCFA). Les Services centraux de la BEAC concentrent pour leur part 827,6 milliards, contre 442,8 milliards un an plus tôt.

Les réserves en devises gérées hors du Compte d'Opérations ont fortement augmenté, atteignant 1 897,8 milliards FCFA à fin décembre 2024, contre 1 491,4 milliards FCFA un an auparavant (+27%). Le Cameroun reste le principal détenteur avec plus de 1 016,6 milliards, suivi du Tchad (313,9 milliards FCFA), de la Guinée équatoriale (213,6 milliards FCFA), du Congo (152,5 milliards FCFA), de la RCA (101,3 milliards FCFA) et du Gabon (100 milliards FCFA).

Le ratio de ces réserves par rapport aux Avoirs Extérieurs Nets (AEN) a lui aussi progressé tout au long de l'année. Il est passé de 67,65% en janvier à un pic de 89,52% en octobre, avant de clôturer à 71,22% en décembre. À titre de comparaison, ce ratio était de 63,66% en décembre 2023.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 13/05/25 13:54