La croissance économique du Niger, ralentie par la Covid-19, a réussi à se relancer grâce à la mise en œuvre de plusieurs réformes soutenues par le FMI. Après avoir enregistré la plus forte croissance du continent en 2022, celle-ci devrait ralentir cette année.
La croissance économique nigérienne restera robuste malgré le ralentissement qu'elle devrait enregistrer cette année 2023. C'est ce qui ressort du rapport d'une équipe du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné dans le pays du 25 avril au 9 mai.
La croissance pour cette année est projetée à 7% contre 11,9% enregistré en 2022. Selon les prévisions du FMI, l'achèvement de l'oléoduc entraînera une augmentation de la production pétrolière et la poursuite de la reprise de l'agriculture. Toutefois, si en 2022 une forte reprise de la production agricole et de l'avancement des grands projets d'investissement, et une atténuation des pressions inflationnistes avaient favorisé la croissance, des risques baissiers pèsent sur les performances cette année.
Les vulnérabilités liées aux chocs climatiques et la situation sécuritaire fragile du pays pourraient endiguer les efforts du gouvernement. ‘‘L'orientation budgétaire était accommodante l'année dernière avec un déficit budgétaire estimé à 6,8% du PIB, en raison des besoins de dépenses urgents pour atténuer les effets de la crise alimentaire et de la situation sécuritaire. À l'avenir, la trajectoire du déficit est calibrée pour respecter l'engagement des autorités d'atteindre les critères de convergence régionale de l'UEMOA de 3 % du PIB d'ici 2025, ce qui reste un impératif, surtout à la lumière du durcissement des conditions de financement'', explique Antonio David, chef de l'équipe auteure du rapport.
Afin de favoriser une croissance résiliente et inclusive, le gouvernement nigérien et le Fonds se sont engagés en 2021, dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la période 2021-2024. La FEC devrait permettre, à terme, au Niger de bénéficier d'un financement global d'environ 278,5 millions de dollars. La dernière revue du programme (troisième) qui vient de s'achever devrait d'ailleurs permettre au pays de bénéficier de près de 26,7 millions de dollars.
De plus, notons que Niamey a également obtenu un accord préliminaire pour un nouveau programme dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FSR). Grâce à ce nouveau programme, il pourrait avoir accès à environ 133,4 millions de dollars. Le FSR vise à renforcer la planification et la budgétisation des dépenses liées au climat, améliorer la sensibilité de la gestion des investissements publics face aux enjeux liés au climat, renforcer la planification et la gestion budgétaires tenant compte des catastrophes et promouvoir les sources d'énergie renouvelables.
Pour rappel, l'économie nigérienne affichait une courbe ascendante ces dernières années jusqu'à l'apparition de la Covid-19. Entre 2019 et 2020, la croissance économique est passée de 5,9% à 3,6%. En 2021, l'aggravation de l'inflation et l'insécurité n'a pas permis à l'économie de se relancer. Une mise en œuvre rigoureuse des réformes a, néanmoins permis au Niger d'enregistrer la plus forte croissance d'Afrique en 2022.
Jean-Marc Gogbeu
La Rédaction
Publié le 09/05/23 14:28