Au Nigéria, la CBN (Central Bank of Nigeria, la Banque centrale), par ses mesures peu accommodantes, a " puni " le secteur bancaire déjà éprouvé par le contexte de la crise du Covid-19, explique Fitch Ratings dans une publication ce 12 août. Une situation qui devrait peser sur la performance financière du secteur.
Dans une crise où ses pairs, les banques centrales de pays comme l'Afrique du Sud et le Kenya ont, dans le sillage de ce qui se fait ailleurs dans le monde, manœuvré pour injecter de la liquidité dans le système financier et desserrer ainsi l'étau autour des banques, la CBN est resté quasiment passive, arc-boutée sur son objectif de limiter la masse monétaire et ainsi maîtriser l'inflation souligne Fitch.
L'agence relève que le taux de réserve obligatoire est resté figé, à 27,5%. Autrement dit, les établissements ont toujours l'obligation de conserver 27,5% des dépôts de leurs clients à la CBN à un taux d'intérêt nul. Alors qu'une baisse de ce ratio aurait permis au secteur d'avoir des ressources supplémentaires qui auraient pu générer des marges et ainsi contribuer à sa résilience.
En outre, la Banque centrale a maintenu l'obligation pour le secteur de prêter 65% de dépôts aux agents économiques sous peine de sanctions pécuniaires. Une mesure entrée en vigueur depuis près d'un an avec l'objectif de stimuler l'activité économique mais qui reste une contrainte pour un secteur habitué à investir dans les bons du trésor nigérian afin de réduire son exposition au risque dans le secteur réel.
"Les banques nigérianes par rapport aux autres marchés opèrent dans un environnement volatil. Les banques doivent faire face à des chocs économiques, à des cycles de crédit courts et à des problèmes persistants dans le secteur pétrolier. Ils doivent également faire face (...) à l'incertitude politique et aux risques réglementaires ", a fait remarquer Mahin Dissanayake, directeur principal pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique chez Fitch Ratings.
Au total, le niveau de liquidité limité des établissements bancaires et le contexte de crise devrait peser sur la rentabilité du secteur pour Mahin Dissanayake.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 14/08/20 09:37
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