Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a soumis ce 27 mai au Sénat une demande d'approbation pour un nouveau plan d'emprunt extérieur de 21,5 milliards de dollars, dans le cadre de la stratégie d'endettement national pour la période 2025-2026. À cette enveloppe s'ajoutent une demande de prêt de 15 milliards de yens japonais et une subvention de 51 millions d'euros, portant l'ambition financière du gouvernement à un niveau inédit depuis le début du mandat de l'actuel président.
Cette initiative intervient dans un contexte de ralentissement de la croissance intérieure et de pression budgétaire croissante, notamment liée à la chute attendue des revenus pétroliers et à l'élargissement des déficits infrastructurels à l'échelle nationale.
Dans une lettre adressée à la chambre haute du Parlement, Bola Tinubu a justifié ces emprunts par le besoin urgent de financer des projets visant à stimuler l'emploi, renforcer les compétences professionnelles, soutenir l'entrepreneuriat, réduire la pauvreté et accroître la sécurité alimentaire dans les 36 États de la fédération.
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Le gouvernement fédéral a précisé dans un communiqué que la majorité des financements sollicités seraient contractés auprès de partenaires multilatéraux du Nigeria, notamment la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), l'Agence française de développement (AFD), la Banque européenne d'investissement (BEI), la JICA, la China EximBank et la Banque islamique de développement.
Ces institutions proposent des prêts à taux concessionnels, assortis de conditions avantageuses et d'échéances de remboursement longues, un facteur que les autorités nigérianes jugent décisif pour garantir la soutenabilité de la dette à moyen et long terme.
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Une réponse aux défis structurels du Nigeria
Le gouvernement insiste sur la nécessité d'investissements massifs dans les infrastructures, l'énergie, les transports et l'agriculture, piliers jugés essentiels pour enclencher une croissance économique inclusive et durable. Selon le ministère des Finances, ces projets permettront également d'accélérer la diversification économique, encore largement dépendante des hydrocarbures, et d'encourager l'investissement privé à travers un meilleur climat des affaires.
Cette stratégie s'inscrit dans une logique d'anticipation : le Nigéria, avec plus de 220 millions d'habitants, est confronté à des besoins colossaux en matière d'infrastructures sociales et économiques, alors que les recettes publiques stagnent, notamment du fait de la volatilité persistante des prix du pétrole, principale ressource du pays.
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Des signaux d'alerte sur la soutenabilité de la dette
Mais cette politique d'endettement actif ne va pas sans susciter des interrogations. Le FMI, dans sa dernière note d'avril 2025, a revu à la hausse le ratio d'endettement du Nigeria, le projetant à 52,9% du PIB en 2024, contre 52,5% en 2025 (contre 51,3% et 50% en octobre dernier). Cette évolution reflète les difficultés croissantes du pays à mobiliser ses ressources internes, dans un contexte de croissance économique attendue en recul.
L'institution de Bretton Woods a estimé la croissance à 3,4% en 2024, mais anticipe un ralentissement à 3% en 2025 et 2,7% en 2026, notamment en raison des perspectives défavorables sur le marché pétrolier mondial.
La Rédaction
Publié le 28/05/25 08:57
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