Face à une crise de la dette qui atteint des niveaux critiques, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), dans un communiqué publié le 25 février dernier, tire la sonnette d'alarme et exhorte la communauté internationale à agir sans tarder. Alors que la charge de la dette des pays les plus vulnérables explose, le PNUD propose un cadre de réformes ambitieux pour éviter une spirale d'insolvabilité et libérer des marges de manœuvre budgétaires en faveur du développement.
Une charge de la dette insoutenable
Selon la dernière note d'orientation du PNUD, les indicateurs de vulnérabilité liés à la dette se détériorent rapidement. Actuellement, 56 pays en développement consacrent plus de 10% de leurs recettes publiques au seul paiement des intérêts de la dette, soit un niveau presque deux fois supérieur à celui d'il y a dix ans. Pire encore, 17 d'entre eux dépassent le seuil critique de 20%, un niveau étroitement corrélé au risque de défaut de paiement.
La situation est particulièrement préoccupante pour les 31 pays les plus pauvres déjà en situation de surendettement ou en passe de l'être. Leur dette publique extérieure totale s'élève à 205 milliards de dollars, un montant qui représente moins d'un tiers des droits de tirage spéciaux du FMI alloués aux pays riches en 2021, et moins d'un an des sommes versées au titre de l'aide publique au développement.
En 2023, la charge totale de la dette extérieure des pays en développement a atteint un record de 1 400 milliards de dollars, avec une accélération préoccupante pour les économies les plus fragiles : sur les dix dernières années, leur charge d'emprunt a triplé et leurs paiements d'intérêts ont quadruplé, atteignant 36 milliards de dollars. Ces chiffres révèlent une dynamique alarmante qui risque d'anéantir les progrès réalisés en matière de développement.
Des arbitrages destructeurs pour l'avenir
Pris dans l'étau de la dette, les États les plus vulnérables sont contraints de choisir entre le remboursement de leurs créanciers et l'investissement dans leur avenir. ‘'Pour nombre de pays parmi les plus pauvres, ces arbitrages risquent de réduire à néant dix années de progrès'', alerte Achim Steiner, Administrateur du PNUD.
En l'absence de mesures d'allégement efficaces, le risque d'une insolvabilité prolongée devient une menace concrète. La pression financière prive ces États de ressources essentielles pour investir dans les infrastructures, la santé, l'éducation ou encore la transition énergétique. Dans ce contexte, il est impératif de réformer en profondeur les mécanismes d'endettement afin de garantir une croissance durable et inclusive.
Trois réformes majeures pour une politique de la dette plus soutenable
En prélude à la Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4) prévue en juin prochain à Séville, le PNUD met en avant trois axes prioritaires de réforme : un cadre de restructuration de la dette plus efficace et ordonné ; une initiative d'allégement systémique de la dette ; et une réduction des coûts d'emprunt.
Dr Ange Ponou
Publié le 03/03/25 10:26
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