Royaume-Uni : Le Big Four épinglé pour une baisse inacceptable de la qualité des audits réalisés

BRVMC0000000 - BRVMC
La BRVM Ouvre dans 1h24min

Le voile se lève peu à peu sur les raisons qui ont poussé le Financial Reporting Council (FRC), le régulateur du métier de l'audit en Grande-Bretagne, à ordonner au Big Four la séparation de leurs activités d'audit de celles de conseil.

En effet, les plus grands cabinets britanniques de l'audit, notamment le Big Four, ont été épinglés ce 15 juillet 2020 par le régulateur pour une baisse " inacceptable " de la qualité de leur travail, du fait d'un nombre élevé d'audits réalisés comportant de nombreuses irrégularités.

Le FRC estime ainsi que cette mauvaise qualité de l'audit rendue par ces cabinets n'a pas favorisé une meilleure " résistance de leurs clients ".

Dans le détail, 35% des audits de PwC en 2019, le plus grand cabinet d'audit du Royaume-Uni par le chiffre d'affaires, nécessitait des améliorations significatives, contre 45% des audits chez Grant Thornton, qualifié de " particulièrement mauvais pour contrôler les recettes et assurer les niveaux appropriés de remise en question et de scepticisme ".

De même, 39% des audits de KPMG, 29% pour EY et 24% pour Deloitte, comportaient des insuffisances.

Leurs implications ont donc été vivement critiquées dans les faillites des entreprises très médiatisées comme Thomas Cook, Carillion et Patisserie Valerie.

Quant aux cabinets BDO et Mazars, on note que respectivement 38% et 20% des audits renfermaient des irrégularités.

Concernant l'auditeur EY qui fait actuellement face à plusieurs plaintes de la part d'association d'investisseurs pour ses audits, en particulier chez Wirecard, la fintech allemande aujourd'hui en faillite ; le FRC a ordonné une amélioration des " procédures à l'échelle de l'entreprise ", à savoir, le renforcement de la culture du défi au sein de ses processus d'audit.

Voir aussi - Royaume-Uni : Le Big Four de l'audit contraint de se séparer de ses activités de conseil

Après donc un examen approfondi du secteur, le régulateur britannique est parvenu à la conclusion que la plupart du temps, les auditeurs ne contestent pas l'audit interne réalisé par l'entreprise elle-même, notamment en ce qui concerne " la dépréciation des fonds de commerce, les revenus et les contrats, et les provisions pour pertes sur prêts ".

" Les cabinets faisaient également une mauvaise appréciation lorsqu'il s'agissait de juger de la continuité de l'exploitation (la capacité d'une société à poursuivre ses activités pendant les 12 mois à venir) ainsi que du contrôle des inventaires, de la surveillance des groupes et de l'évaluation des biens d'investissement ", a renchéri le FRC.

Il a par conséquent averti que " la direction des entreprises doit être claire sur le fait que prendre des décisions difficiles est une réponse appropriée pour améliorer la qualité de l'audit, même si cela peut parfois signifier retarder ou modifier les opinions, et finalement perdre certaines missions d'audit ".

Ces récents développements de l'activité de l'audit au Royaume-Uni devraient attirer l'attention des régulateurs du secteur sur nos tropiques, compte tenu des importants enjeux économiques y afférents.

Dr Ange Ponou

Publié le 16/07/20 09:20

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

jRIN9ntm4y1-GucdSkfCgwaMCOzfU27QqC9LTwPg11Q False