" Moto à votre service ", " course rapide et sécurisée ", s'égosillent des jeunes massés devant un immeuble en plein cœur de Dakar. Suant à grosses gouttes, ils ne ménagent aucun effort pour tirer leur épingle du jeu dans le secteur du transport. À l'instar de Cotonou ou de Ouagadougou, les motocyclistes essaient de se frayer du chemin dans le secteur des transports dakarois.
Silhouette frêle, teint clair, taille moyenne, Abdoulaye Tall a une passion incommensurable pour la moto. Mais aujourd'hui, il ne conduit pas pour son simple plaisir. C'est devenu une activité économique pour lui. De 9h à 20h, ils sillonnent la capitale sénégalaise à la recherche de clients. Et pourtant, il espérait une carrière dans les grandes boîtes de Dakar, puisque titulaire d'une licence en Gestion.
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" Las de rechercher un emploi ou même un simple stage sans en trouver, j'ai fini par transformer ma moto personnelle en un moyen de travail. Je parcours toujours des kilomètres entre Dakar et la banlieue. Les Sénégalais commencent à adopter ce moyen de transport surtout pour les petites distances. Ainsi, nous essayons d'avoir des revenus journaliers nous permettant une vie décente ", confie le jeune motocycliste.
Avant même de boucler la discussion, Abdoulaye tente d'une voix criante d'offrir ses services à un potentiel passager. Il n'y arrive pas puisque devancé par un de ses camarades. " C'est un marché lucratif mais de plus concurrentiel ", rigole-t-il.
Aux alentours de la place de l'indépendance de Dakar, une flopée de motos circule. Pendant ce temps, des dizaines de jeunes garés devant une pharmacie sont à l'affût. En tenue sportive, une clé à la main, Abdou Fall a intégré ce secteur malgré des études poussées. Titulaire d'un Baccalauréat, il dit fuir le chômage.
Entre 5 000 et 7 000 FCFA de gains par jour
C'est mieux que rien, dit Abdou Fall. Pour lui, tous les moyens sont bons pour éviter le chômage. " Après le Baccalauréat, j'ai fait deux années à l'université de Dakar. C'est par la suite que j'ai acquis une moto et intègre le secteur du transport. Nous nous en sortons plutôt bien en gagnant entre 5 000 et 7 000 FCFA par jour ", souligne-t-il.
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Également conducteur de moto, Ismaila Guèye décrie un secteur lucratif et qui accueille également des centaines de diplômés sans emplois. " En moyenne, on peut gagner 5 000 FCFA de bénéfice par jour car la demande est importante. À Dakar, les gens bougent beaucoup et ont besoin de services efficaces ", dit-il.
Le secteur est également un bon filon pour les salariés et fonctionnaires qui achètent des motos, les confient à des jeunes afin d'avoir des revenus supplémentaires. Selon Ismaila Guèye, un versement journalier de 3 000 à 3 500 FCFA est prévu pour le propriétaire de la moto.
" Pas mal de jeunes qui n'ont pas encore les moyens d'acquérir une moto travaillent pour des salariés ou fonctionnaires qui ont décidé d'investir dans ce secteur, afin d'avoir des revenus supplémentaires. C'est un marché rentable car les clients ont su s'adapter ", explique Ismaila Guèye.
Même si c'est un secteur en plein essor, il souffre actuellement d'une organisation conforme. Ce qui expose quotidiennement les acteurs aux tracasseries policières.
Mouhamadou Dieng
Publié le 04/03/24 11:31
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