Service de la dette/Afrique : L’ONU plaide pour une réforme du Cadre commun du G20

BRVMC0000000 - BRVMC
La BRVM Ouvre dans 1h18min

L'Organisation des Nations unies (ONU) souhaite que le G20 réexamine le dispositif qu'il a instauré il y a quatre ans, pendant la période du Covid, pour restructurer la dette des pays en développement. Dans son rapport intitulé "Unpacking Africa's Debt : Towards a Lasting and Durable Solution", institution estime qu'en sa forme actuelle, la mise en œuvre "Cadre Commun du G20" présente de nombreuses limites au niveau de l'Afrique. L'ONU pointe principalement du doigt le fait que le mécanisme exclut les pays à revenu intermédiaire en situation de surendettement, mais aussi la lenteur des procédures pour ceux qui peuvent en bénéficier. "Pour certains des pays qui ont sollicité une restructuration et un allègement au titre de l'Initiative, il a fallu plus de trois ans pour qu'une solution soit trouvée".

Résultat des courses, 4 ans après, seuls 4 pays sont parvenus à réorganiser le remboursement de leurs dettes dans le cadre de ce mécanisme. Pour être plus efficaces et mieux adaptés aux besoins des États africain, l'ONU suggère une réforme du Cadre en plusieurs étapes. "Il faudrait clarifier les étapes et les échéances de son application pour qu'il soit possible de décaisser les fonds et d'apporter l'appui voulu en temps utile". Ensuite, le rapport suggère que le service de la dette soit suspendu pendant les négociations, de façon à éviter une nouvelle accumulation d'arriérés et que le traitement de la dette devrait être étendu à l'ensemble des pays africains en situation de surendettement. "Toutes ces mesures amélioreront grandement l'efficacité du Cadre Commun du G 20".

L'enjeu en vaut la chandelle, car selon l'ONU, le continent est aujourd'hui embourbé dans une spirale de l'endettement qui menace sa solvabilité sur le court terme. La dette extérieure de l'Afrique a grimpé à plus de 650 milliards de dollars et les coûts du service de la dette ont atteint près de 90 milliards de dollars (55 638 milliards FCFA) en 2024, soit le montant le plus élevé depuis au moins 25 ans. Résultat des courses, plus de 60% des pays du continent, dans un souci de préserver sa solvabilité, consacrent davantage d'argent au service de la dette qu'à des secteurs essentiels comme la santé et l'éducation. Un choix qui ralentit la croissance économique et le développement du capital humain ; exacerbe la pauvreté et les inégalités et alimente une dépendance accrue aux ressources extérieures.

Voir aussi : En 10 ans, l'Afrique a réduit ses dépenses d'éducation et de santé et doublé le service de la dette

Par ailleurs, l'ONU invite les pays du continent à envisager davantage des mécanismes de conversion de leurs créances actuelles contre des dettes plus longues, assorties d'engagements à investir dans le développement, la nature ou même le climat. Cela permettrait de lisser les profils de remboursement, réduire l'exposition aux devises et libérer de l'espace budgétaire pour investir dans des projets de développement.

Plusieurs pays explorent déjà cette option notamment la Côte d'Ivoire et le Congo qui préparent chacun des programmes d'échange dette-développement et dette-nature respectivement. En 2023, le Gabon a été le premier pays africain à faire cette expérience en échangeant 500 millions de dollars d'obligations contre des engagements à protéger son écosystème marin qui abrite d'innombrables espèces en voie de disparition.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 13/12/24 14:16

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

nIeScXS4PVfU-2vipM1TNuYbOuYwR4p2c_A4oFBQvII False