Le Sénégal a réalisé un nouvel exploit sur le marché des titres publics de l'Union monétaire ouest-africaine (UMOA), en mobilisant une enveloppe de 98,99 milliards FCFA lors de son émission simultanée de Bons et Obligations assimilables du Trésor (BAT et OAT). Ce succès porte le financement total levé par Dakar depuis le début de l'année 2025 à 2 043 milliards FCFA, franchissant ainsi le cap symbolique des 2 000 milliards.
L'opération, qui s'est déroulée ce 14 novembre 2025, intervenait dans un contexte de réaffirmation par le gouvernement de sa détermination à honorer le service de sa dette et à sécuriser son plan de financement. La réponse du marché régional a été extrêmement favorable : l'émission a atteint un taux de couverture de 111,35%, témoignant de la confiance des investisseurs avec des soumissions globales élevées à 100,215 milliards FCFA pour un objectif de levée de 99 milliards FCFA.
Conformément à sa stratégie, le Trésor Public a retenu 98,99 milliards FCFA, soit 98,68% du montant global des soumissions ventilé entre les trois instruments émis. L'obligation à 3 ans (72,8 milliards FCFA) a largement dominé l'opération, captant près des trois quarts des fonds retenus. Le reste est réparti pour 24,7 milliards FCFA sur les BAT à 364 jours et 1,43 milliard FCFA sur les OAT à 5 ans.
Pour garantir ce succès et attirer les capitaux, le Sénégal a dû ajuster les rendements offerts sur ses titres. Ces ajustements montrent une politique sélective et réactive du Trésor. En effet, le rendement moyen pondéré du BAT 364 jours est passé de 6,75% à 7,32% (une hausse de 57 points de base), signalant une plus forte rémunération pour la dette à court terme. Concernant l'OAT à 3 ans, le rendement a connu une nette baisse, passant de 7,61% à 6,89% permettant au Sénégal de s'endetter à un coût inférieur et enfin celui de l'OAT à 5 ans a été légèrement ajusté à la baisse, passant de 7,46% à 7,43%.
Le succès de cette opération repose en grande partie sur la confiance et l'engagement des investisseurs régionaux, notamment locaux et ivoiriens. Ainsi les investisseurs locaux (Sénégalais) ont été les contributeurs principaux, avec 49,86 milliards FCFA retenus, représentant 50,4% du montant global tandis que ceux de la Cote d'Ivoire sont arrivés en deuxième position, mobilisant 34,10 milliards FCFA, soit 34,4% de l'enveloppe. Les investisseurs du Togo (6 milliards FCFA), du Burkina Faso (5 milliards FCFA) et du Bénin (3,9 milliards FCFA) complètent ce tour de table.
Mamadou Diao Barry
La Rédaction
Publié le 14/11/25 22:53


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