Chaque année, les accidents de la route font 1,19 million de morts dans le monde, une hécatombe silencieuse qui touche principalement les pays à revenu faible et intermédiaire. Ces pays concentrent 92% des décès routiers alors qu'ils ne possèdent qu'environ 60% du parc automobile mondial. Ce drame humain s'accompagne d'un coût économique faramineux, freinant le développement et la prospérité de nombreuses nations.
Un manque criant d'investissement dans la sécurité routière
Malgré l'urgence, le financement de la sécurité routière reste largement insuffisant. Les gouvernements et les institutions internationales peinent à mobiliser les ressources nécessaires pour inverser la tendance. Lors de la quatrième Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière tenue ce 18 février à Marrakech, au Maroc, les banques multilatérales de développement ont tiré la sonnette d'alarme : sans une augmentation significative des investissements, l'objectif de réduction de moitié des décès d'ici 2030 restera hors d'atteinte.
Face à l'insuffisance des financements traditionnels, de nouvelles pistes sont explorées. Les obligations et prêts durables, les financements basés sur les résultats et les partenariats public-privé sont autant de leviers pour mobiliser des capitaux. Entre 2018 et 2024, les banques multilatérales de développement ont déjà mobilisé plus de 6 milliards de dollars pour améliorer la sécurité routière, réduisant ainsi significativement le nombre de victimes.
Le rapport Financing Road Safety : Catalyzing the Sustainable Finance Market to Bridge the Gap présente des solutions pour intégrer la sécurité routière dans le marché de la finance durable. L'objectif est clair : rendre ces investissements attractifs pour le secteur privé et garantir un impact mesurable sur la réduction des accidents.
Une mobilisation urgente et collective
L'engagement des gouvernements est essentiel. Ils doivent prioriser la sécurité routière dans leurs politiques de transport, renforcer la réglementation, améliorer l'infrastructure et promouvoir des campagnes de sensibilisation. Le Fonds mondial pour la sécurité routière (GRSF), à travers la Banque mondiale, a déjà permis à 65 millions de personnes d'accéder à des routes plus sûres, sauvant ainsi des milliers de vies.
Guangzhe Chen, vice-président de la Banque mondiale chargé des infrastructures, résume l'enjeu : ‘'Investir dans la sécurité routière est une priorité absolue. Nous devons accélérer nos efforts et explorer tous les moyens possibles, y compris les obligations durables et les financements mixtes, pour sauver des vies et préserver l'avenir des générations futures.''
Alors que la demande d'infrastructures de transport s'intensifie, les banques multilatérales de développement envisagent d'augmenter leurs financements à hauteur de 10 milliards de dollars d'ici la prochaine décennie. Mais sans une mobilisation massive et coordonnée, ce défi mondial restera une tragédie évitée à trop peu d'endroits.
La Rédaction
Publié le 19/02/25 19:14
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