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Malgré un contexte politico-économique peu reluisant ces dernières années, l'Afrique subsaharienne (ASS) demeure attractive pour les investisseurs au vue de son immense potentiel naturel et humain. C'est en tout cas, ce qui ressort d'un rapport que vient de commettre KPMG intitulé “Doing Deals in Sub-Saharan Africa”.
Le rapport s'appuie notamment sur une enquête réalisée par le cabinet d'audit et de conseil auprès de 150 cadres d'entreprises ayant investi en Afrique subsaharienne (ASS) au cours des quatre dernières années.
Selon les résultats de l'enquête, 74% des dirigeants interrogés envisagent une acquisition ou un investissement en ASS entre 2024 et 2025. 67% d'entre eux disent être susceptibles d'investir à nouveau sur la base de leurs investissements précédents. Mais la raison première qui semble se dégager est l'abondance des ressources naturelles et les coûts relativement faibles des actifs, ce qui leur garantit de bons rendements comparativement aux marchés plus développés et moins risqués.
La course au sous-sol
L'enquête de KPMG montre que les investisseurs sont principalement attirés par le sous-sol d'Afrique subsaharienne. Interrogés sur les secteurs dans lesquels ils souhaitent réaliser des acquisitions ou investissements au cours des 2 prochaines années, près de la moitié (48%) de l'échantillon représentatif citent le pétrole et le gaz et 37% l'exploitation minière.
Cette ruée est corrélée à la richesse des réserves sous-exploitées du continent africain. Selon les Nations unis, l'Afrique détient environ 30% des réserves minérales, 12% des réserves pétrolières et 8% du GNL de la planète. Une bonne partie de ces réserves est localisée dans les pays situés en dessous du Sahara. “La région possède d'impressionnants gisements d'or, de diamant, de platine, de Cobalt et d'Uranium. L'Afrique du Sud, le Botswana et la RD Congo étant d'importants producteurs. Le Nigéria est le principal producteur de pétrole du continent et le 12e au niveau mondial, sans parler de ses importantes réserves de gaz naturel, de charbon et de minerai de fer. L'Angola suit de près, en tant que 2e producteur de pétrole en Afrique et 13e à l'échelle mondiale”, indique KPMG.
Par ailleurs, 39% des personnes interrogées ciblent les biens de consommation comme un secteur attractif pour leurs investissements au cours des deux prochaines années, suivi des Fintech (35%) et des industries et produits chimiques (32%). Mais seulement 8% envisagent investir dans le secteur bancaire, 6% dans les assurances et 4% dans l'agriculture.
Les pays les plus attractifs
Les marchés africains beaucoup plus développés devraient bénéficier de cette croissance des investissements. Interrogés à propos des pays dans lesquels ils souhaitent réaliser des acquisitions ou des investissements, 50% des investisseurs ont cité l'Afrique du Sud et 30% le Nigeria.
Il s'agit des 2 plus grandes puissances économiques du continent disposant d'une taille de marché cumulée de plus de 280 millions d'habitants. La Tanzanie pointe en 3e position avec 15% des intentions d'investissement suivi du Ghana (14%) et du Kenya (14%). Aucun pays d'Afrique subsaharienne francophone ne figure dans le top 10 des plus attrayants pour les investisseurs interrogés.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 08/11/23 11:30