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Au 38e Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, Akinwumi A. Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a dressé un bilan éloquent de ses dix années à la tête de l'institution. Sous son leadership, la Banque a connu une expansion historique, avec une augmentation de capital sans précédent, passant de 93 milliards de dollars en 2015 à 318 milliards de dollars en 2025. Un tournant majeur pour le financement du développement en Afrique.
Une stratégie d'impact, le programme High 5
Adesina a mis en avant l'impact du programme High 5, qui repose sur cinq axes stratégiques : (1) éclairer et alimenter l'Afrique en énergie (plus de 25 millions de personnes ont eu accès à l'électricité ; (2) nourrir l'Afrique (101 millions de personnes ont bénéficié d'une sécurité alimentaire accrue, grâce à des programmes agricoles innovants comme les Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine (TAAT)) ; (3) industrialiser l'Afrique (plus de 55 milliards de dollars ont été investis dans les infrastructures, renforçant ainsi l'attractivité économique du continent) ; (4) intégrer l'Afrique (des projets d'infrastructures transfrontalières ont favorisé l'accès aux marchés et dynamisé le commerce intra-africain) ; et (5) améliorer la qualité de vie des populations africaines (127 millions de personnes ont accédé à de meilleurs services de santé, tandis que 61 millions ont pu disposer d'une eau potable de qualité).
Une mobilisation historique de ressources pour l'Afrique
L'impact de la BAD sous Adesina ne se limite pas à la mise en œuvre de projets stratégiques. L'institution a également joué un rôle clé dans la mobilisation des financements internationaux, notamment, 72 milliards de dollars au profit de l'agriculture ; 200 milliards de dollars d'engagements d'investissement via l'Africa Investment Forum ; et 8,9 milliards de dollars levés pour le Fonds africain de développement.
Par ailleurs, l'initiative Affirmative Finance Action for Women in Africa (AFAWA) a permis d'injecter 2,5 milliards de dollars en faveur des femmes entrepreneures, soutenant ainsi 24 000 entreprises dirigées par des femmes.
Des réformes structurelles pour un avenir durable
L'un des moments forts du sommet a été l'adoption de plusieurs initiatives portées par la BAD et approuvées par les chefs d'État africains. Il s'agit notamment de la Déclaration de Dar Es Salaam sur l'énergie, qui vise à connecter 300 millions d'Africains à l'électricité d'ici 2030 ; du Mécanisme africain de stabilité du financement, un dispositif novateur qui pourrait générer 20 milliards de dollars d'économies sur le service de la dette des pays africains ; ainsi que la Déclaration de Bakou sur la mesure de la richesse verte de l'Afrique, qui vise à intégrer la valeur des ressources naturelles dans le PIB du continent.
Un plaidoyer pour une architecture financière mondiale plus juste
Le sommet a aussi été marqué par un appel à la réforme de l'architecture financière internationale. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné les contraintes structurelles qui freinent le développement de l'Afrique, notamment le fardeau de la dette et les coûts d'emprunt élevés.
De son côté, la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a appelé à renforcer les liens entre l'Afrique et les Caraïbes, insistant sur l'urgence de supprimer les barrières commerciales et de favoriser l'intégration économique.
Akinwumi Adesina, dont le mandat prendra fin en septembre 2025, laisse derrière lui une institution renforcée, dotée d'une capacité financière sans précédent et d'un portefeuille de projets transformateurs. ‘'La Banque africaine de développement est et restera la Banque de l'Afrique'', a-t-il conclu avec émotion, exprimant sa gratitude envers les dirigeants africains pour leur soutien au cours de la dernière décennie.
Son successeur aura la lourde tâche de poursuivre cette dynamique et d'inscrire durablement l'Afrique sur la voie d'une croissance inclusive et durable.
La Rédaction
Publié le 19/02/25 13:24