Les Émirats, tremplin des start-ups africaines

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Les Émirats arabes unis affichent la volonté claire de devenir la “capitale mondiale des start-ups” d'ici 2031. Porté par des réformes économiques ambitieuses et une ouverture accrue aux investisseurs étrangers, le pays attire désormais aussi bien les entrepreneurs du Moyen-Orient que ceux d'Afrique, en quête d'un tremplin international.

Locomotive régionale du dynamisme entrepreneurial

Dans un paysage économique en recomposition, les Émirats se positionnent comme l'un des pôles les plus attractifs du monde arabe pour les jeunes entreprises. Leur stratégie, inscrite dans une politique de diversification de long terme, illustre une transformation profonde du modèle économique national.

Lancée en 2024, la campagne nationale pour faire du pays la capitale mondiale des start-ups repose sur un objectif clair : porter à deux millions le nombre d'entreprises actives d'ici 2031, avec la création de 30 000 emplois à la clé. Les petites et moyennes entreprises, déjà responsables de plus de 60% du PIB non pétrolier, sont au cœur de cette ambition.

Abu Dhabi et Dubaï ont mis en place une série de dispositifs incitatifs : infrastructures technologiques de pointe, plateformes numériques de mentorat, et programmes comme ‘'Operation 300bn'' ou ‘'Make it in the Emirates'', qui visent à dynamiser le tissu industriel et entrepreneurial. Cette approche proactive place le pays dans le peloton de tête des écosystèmes MENA. En 2023, les Émirats ont enregistré le plus grand nombre de transactions start-ups de la région, dépassant les 150 deals.

Grâce à une fiscalité compétitive, une réglementation allégée et des réformes facilitant la propriété étrangère, le pays offre un environnement où le capital circule avec rapidité et prévisibilité. C'est cette combinaison de stabilité, d'ouverture et d'exécution rapide qui fait aujourd'hui du marché émirati un modèle observé bien au-delà du Golfe.

Eldorado des start-up internationales

Au-delà de son propre écosystème, le pays attire un nombre croissant de jeunes entreprises étrangères. Fintech, santé, logistique ou énergie verte : autant de secteurs qui trouvent dans les Émirats un terrain d'expérimentation idéal. Les grands hubs comme Hub71 à Abu Dhabi ou le DIFC Fintech Hive à Dubaï fonctionnent comme des portes d'entrée vers les marchés régionaux, mais aussi comme des laboratoires d'innovation ouverts aux entrepreneurs du monde entier.

Cette attractivité repose sur des mesures ciblées. Le récent dispositif de Small Business Relief, lancé par le ministère des Finances, offre un allègement fiscal significatif pour les jeunes entreprises dont les revenus annuels restent inférieurs à trois millions de dirhams. Une mesure pensée pour stimuler la croissance des start-ups locales, mais aussi pour encourager celles venues d'Afrique ou d'Asie à s'y implanter, avec un coût de conformité réduit.

Des entreprises africaines commencent ainsi à utiliser les Émirats comme base opérationnelle ou siège régional. La start-up nigériane Moove développe une forte implantation aux Émirats et est soutenue par Mubadala Investment Company. Les avantages fiscaux, la stabilité politique et la proximité géographique transforment Abu Dhabi en tremplin pour viser les marchés européens et asiatiques.

De l'autre côté, plusieurs start-ups émiraties, comme Pawame, spécialisée dans les systèmes solaires hors réseau, explorent des marchés comme le Nigeria, le Kenya ou l'Égypte. Ces entreprises trouvent sur le continent un terrain fertile à l'innovation, en phase avec leurs ambitions de croissance.

Une alliance entrepreneuriale en plein essor

Les liens entre les écosystèmes africains et émiratis se renforcent rapidement, portés par une volonté commune de coopération technologique. L'un des exemples les plus marquants reste l'investissement de Mubadala Investment Company dans le fonds Partech Africa II, le plus important fonds de capital-risque consacré à la tech africaine, doté de 280 millions d'euros. Cette initiative illustre la stratégie des Émirats : accompagner la montée en puissance du continent tout en y consolidant leurs positions financières.

Au-delà du capital, c'est l'échange d'expertise et de savoir-faire qui structure la relation. Lors de l'Africa Tech Summit organisé à Kigali, la Dubai Chamber of Commerce a lancé la première édition du ‘'Chamberthon'', réunissant start-ups africaines et émiraties autour de projets communs. Ce programme de mentorat et de co-création permet aux jeunes entreprises d'accéder à des réseaux, des financements et des opportunités d'exposition lors du Global Business Forum on Africa, tenu à Dubaï. Des incubateurs comme Hub71 accueillent désormais des fondateurs africains dans leurs programmes de résidence.

Pour Abu Dhabi, cette dynamique répond à une logique d'ouverture stratégique : ancrer son influence dans des marchés à forte croissance tout en soutenant la diversification de ses propres moteurs économiques. L'Afrique, dont les levées de fonds en capital-risque ont connu une croissance à deux chiffres ces dernières années, représente un partenaire naturel. Les collaborations se multiplient dans la fintech, la santé, la mobilité et l'énergie propre, secteurs où les complémentarités entre les deux régions sont manifestes.

Communiqué

Publié le 01/12/25 08:47

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