Le Burkina Faso a décidé de tourner définitivement la page des paiements par chèque dans son administration publique. À compter du 1er octobre 2025, ce moyen de règlement, y compris les chèques certifiés, ne sera plus accepté dans les opérations financières de l'État. L'annonce a été faite à travers une circulaire du ministère de l'Économie, des Finances et de la Prospective datée du 9 septembre.
La décision s'explique par les difficultés récurrentes que posait l'usage des chèques. Incidents de paiement, retards de traitement et coûts supplémentaires pesant sur le budget de l'État ont fini par convaincre les autorités qu'il fallait moderniser les circuits de règlement. Au-delà des aspects financiers, le gouvernement veut également renforcer la transparence et la fluidité des transactions dans un contexte où la gestion optimale de la trésorerie publique est devenue une priorité.
Pour remplacer les chèques, l'exécutif mise sur des moyens plus rapides et sécurisés. Les paiements pourront désormais se faire en numéraire dans les limites fixées par la réglementation, via le mobile money, par virements bancaires ou encore à travers la plateforme électronique Faso Arzêka. Cette orientation traduit la volonté des autorités de s'appuyer sur des outils digitaux capables de réduire les risques et d'améliorer la traçabilité des opérations.
La mesure s'applique à toutes les structures relevant de l'administration centrale, aux collectivités territoriales, aux établissements publics ainsi qu'aux entités bénéficiant de fonds publics ou agissant pour le compte de l'État. Une période transitoire de trente jours a été prévue afin de permettre aux chèques émis avant l'entrée en vigueur de la réforme d'être encaissés, après quoi ce moyen de paiement disparaîtra totalement de la sphère publique.
Au-delà d'un simple changement de procédure, cette décision marque un tournant dans la manière dont l'État burkinabè entend gérer ses finances. En bannissant les chèques, le pays opte pour une administration financière plus moderne et alignée sur les pratiques numériques qui se généralisent dans la région. Reste à voir comment les acteurs, des administrations locales aux partenaires économiques, s'adapteront à ce nouveau cadre qui entend conjuguer rigueur, efficacité et digitalisation.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 11/09/25 15:49