Le gouvernement burkinabè va en guerre contre les parcelles détenues et non mises en valeur depuis des années. En effet, dans sa politique d'assainissement du foncier, visant à mettre un terme à l'anarchie, l'Etat du Burkina Faso vient d'instituer lors du conseil des ministres de ce 4 septembre, une taxe sur les parcelles non mises en valeur au-delà de cinq années acquisitions. Le montant de cette nouvelle taxation varie de 750 FCFA à 1 000 FCFA par mètre carré selon la zone, et devrait augmenter de 20% chaque année.
Cette mesure vise à inciter les propriétaires de terrains non-bâtis, à mettre en valeur leur parcelle et à freiner surtout la spéculation foncière, afin d'arriver à faire baisser les prix, a indiqué Aboubacar Nacanabo, ministre burkinabè en charge de l'Economie et des Finances, sur les antennes de la RTB, la télévision nationale.
‘'Vous avez aujourd'hui des gens qui ont des dizaines de parcelles non mises en valeur, et qui les ont achetés juste pour attendre des opportunités pour les revendre à des prix élevés. Alors que des gens cherchent des terrains pour bâtir très rapidement (…) Il s'agit de faire en sorte que les gens n'aillent pas spéculer sur les parcelles. (..) L'objectif de l'État n'est pas de collecter des taxes. Donc si on augmente de 20% annuellement, c'est pour que les gens ne se disent pas, comme il y a une taxe chaque année, je la paye et puis je garde ma parcelle non mise en valeur'', a-t-il expliqué.
Avant de renchérir : ‘'Plutôt que de retirer toutes les parcelles non mises en valeur selon la loi en vigueur, nous avons estimé que cela allait être trop préjudiciable. Donc nous avons opté pour cette taxe, pour pousser les gens à mettre incessamment en valeur leur propriété ou même à les vendre...., afin d'éviter la spéculation et rendre les coûts du foncier beaucoup plus accessibles pour les demandeurs''.
En revanche, des exonérations ont été prévues dans l'application de cette nouvelle mesure. Il s'agit entre autres, dans les situations où il y a des conflits avérés sur des parcelles, portés à la connaissance de l'administration ou devant les juridictions. Ensuite, les parcelles en attente d'une autorisation de construire ou d'un financement bénéficient d'un sursis d'un an. Il y a également les personnes détenant un certificat d'indigence et des héritiers mineurs. Toutes ces situations susmentionnées sont exemptées dans l'application de cette nouvelle taxe.
Narcisse Angan
Publié le 06/09/25 12:32