Cameroun : Globeleq dément son départ et négocie le paiement d’une créance de 137 milliards FCFA

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Le producteur indépendant d'électricité Globeleq, filiale de la société britannique Actis, a publié un communiqué ce 6 mars, pour clarifier sa position sur l'avenir de ses activités au Cameroun. Contrairement aux informations relayées par certains médias locaux annonçant l'arrêt définitif de ses centrales thermiques, l'entreprise affirme rester engagée dans le secteur énergétique du pays.

" Contrairement aux allégations qui circulent actuellement, les entités Globeleq au Cameroun n'ont pas l'intention d'arrêter définitivement leurs centrales thermiques ", précise le communiqué. Cependant, l'entreprise rappelle que la viabilité de ses opérations dépend du respect des engagements financiers des parties prenantes, et que des discussions sont en cours avec les autorités pour trouver une solution durable.

L'intervention de Globeleq fait suite à la crise financière qui l'oppose à Eneo, le distributeur exclusif d'électricité au Cameroun. L'entreprise britannique réclame le paiement de 137 milliards de FCFA d'impayés, une dette accumulée en grande partie par les Collectivités territoriales décentralisées et certaines entreprises publiques comme Alucam. Selon un mécanisme mis en place depuis plusieurs années, l'État prend généralement en charge ces factures non réglées via le Trésor public, qui effectue ensuite des versements à Eneo, elle-même tenue d'honorer ses engagements envers ses fournisseurs, dont Globeleq.

Le non-paiement de ces créances a conduit Globeleq à réduire progressivement la production de ses centrales de Kribi (216 MW) et de Dibamba (88 MW) depuis septembre 2024. La situation a atteint un point critique en janvier 2025, poussant l'entreprise à suspendre une partie de ses activités.

Face à l'ampleur des délestages observés dans le pays depuis décembre 2024, aggravés par un déficit de production atteignant parfois 100 MW par jour, des négociations ont été engagées entre Globeleq et l'État camerounais. Le 21 février, un accord a été trouvé permettant la remise en service progressive de la centrale à gaz de Kribi, comme l'a confirmé le ministre de l'Eau et de l'Énergie, Gaston Eloundou Essomba, lors des premières rencontres économiques du Cameroun organisées par le Groupement des entreprises du Cameroun (GECAM).

Des sources proches du dossier indiquent que le gouvernement a mobilisé des fonds sur le marché des titres publics de la BEAC pour commencer à apurer la dette due à Eneo et, par ricochet, à Globeleq. Toutefois, les détails de cet accord et son échéancier de paiement n'ont pas été divulgués.

L'arrêt définitif des centrales de Kribi et Dibamba ferait perdre au réseau électrique national 304 MW de capacité installée, exacerbant une crise énergétique déjà marquée par l'étiage des barrages hydroélectriques de Songloulou, Edéa et Memvé'élé.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 06/03/25 13:52

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