CEMAC : 5 127 milliards FCFA levés sur le marché des valeurs du trésor entre juin 2024 et juin 2025

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Le marché régional des titres publics d'Afrique centrale continue d'attirer capitaux et investisseurs, confirmant une dynamique enclenchée depuis 2021. Selon le rapport sur la politique monétaire que vient de rendre public la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), l'encours global des valeurs du Trésor dans la zone a progressé de 26,2 % en un an, atteignant 8 672,4 milliards de FCFA fin juin 2025, contre 6 871,7 milliards un an plus tôt.

Sur la période comprise entre juin 2024 et juin 2025, 431 adjudications ont permis de lever 5 127,8 milliards de FCFA à travers des bons du Trésor assimilables (BTA) et des obligations du Trésor assimilables (OTA). Les BTA, instruments de dette à court terme généralement émis pour couvrir les besoins immédiats de trésorerie des États, ont représenté 3 192,4 milliards de ces financements.

La maturité à 26 semaines s'est nettement imposée comme la plus recherchée, avec 1 493,9 milliards de FCFA émis, soit 46,8 % du volume total des BTA. Ce format a constitué l'essentiel des émissions de plusieurs pays. 80,9 % des BTA du Tchad, 63,1 % de ceux du Cameroun et 59,2 % du Gabon.

La deuxième place revient aux BTA à 52 semaines, mobilisant 954,4 milliards, principalement au Congo (343,3 milliards), au Cameroun (285,9 milliards), en Guinée équatoriale (190,8 milliards) et au Gabon (104,9 milliards). À l'inverse, les BTA à 13 semaines n'ont recueilli qu'un intérêt modeste (744 milliards), bien que certains États, tels que le Congo et le Cameroun, y recourent encore pour leurs besoins de financement immédiats.

Voir aussi- Titres publics /CEMAC : 5 pays mobilisent 38 milliards FCFA sur 85 milliards recherchés

Du côté des OTA, instruments de dette à moyen et long termes, la BEAC relève que 173 émissions ont permis de lever 1 935,3 milliards de FCFA au cours de la même période. La répartition par pays met en avant le Gabon (619,4 milliards), le Tchad (499,5 milliards), le Congo (406,9 milliards) et le Cameroun (163,6 milliards), suivis par la République centrafricaine (148,1 milliards) et la Guinée équatoriale (97,8 milliards).

Les investisseurs se sont tournés en priorité vers des maturités intermédiaires, en particulier les OTA à 3 ans (670,5 milliards), à 2 ans (490,5 milliards), à 5 ans (400,3 milliards) et à 4 ans (261,5 milliards). Ces quatre segments regroupent à eux seuls 94,2 % des émissions d'OTA. Les obligations à 10 ans, pourtant émises par le Cameroun et le Gabon, ne représentent que 2 % du volume global, signe que la profondeur du marché reste encore limitée pour les titres de long terme.

La structure des détenteurs de titres met en lumière une domination des Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), acteurs agréés par la BEAC pour intervenir aux adjudications primaires et alimenter le marché secondaire. Fin juin 2025, ils concentraient 66,3 % des encours (5 750 milliards), suivis des investisseurs institutionnels, tel que compagnies d'assurance, fonds de pension, caisses de dépôts avec 17,1 %.

Les établissements de crédit non SVT détenaient 11,4 %, tandis que les personnes physiques – très minoritaires – ne représentaient que 3,5 % du marché. Enfin, la BEAC, via son programme exceptionnel de rachat de titres lancé au moment de la pandémie de Covid-19, conservait 1,6 % des encours.

Cette distribution illustre, selon le rapport, plusieurs tendances. La concentration de la liquidité entre les acteurs agréés, la faible culture financière des ménages, peu exposés à ce type de placements, et des rendements jugés encore modestes par les investisseurs institutionnels, ce qui bride leur engagement, notamment sur les BTA.

Un marché en expansion mais encore fragile. En termes macroéconomiques, le poids de la dette de marché progresse rapidement dans la région. La BEAC rappelle qu'" en pourcentage du PIB, l'encours des titres a fortement progressé, passant de 0,1 % en décembre 2011 (…) à 10,8 % à fin juin 2025 ". Autrement dit, en moins d'une décennie et demie, le marché des valeurs du Trésor de la CEMAC est devenu un outil central de financement public.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 03/10/25 15:48

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