Titres publics /CEMAC : 5 pays mobilisent 38 milliards FCFA sur 85 milliards recherchés

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L'argent est de plus en plus rare sur le marché des titres publics de la CEMAC. Au cours de la semaine allant du 23 au 27 septembre dernier, 5 pays de la région ayant exprimé un besoin de financement de 85 milliards FCFA n'ont pu récolter que 38,5 milliards FCFA, soit un taux de souscription de 45,2%.

Principal émetteur de dettes sur le marché régional, le Congo inspire depuis plusieurs semaines la méfiance des investisseurs après son remboursement manqué en août dernier. À la recherche de 30 milliards FCFA, Brazzaville a réalisé 3 émissions par adjudication, dont 2 BTA (Bons du Trésor Assimilables) de 26 et 52 semaines et un OTA (Obligations du Trésor Assimilables) de 2 ans. À la fermeture, le carnet d'ordres affichait 5,680 milliards FCFA sur les deux instruments de courte maturité, tandis que l'OTA a été déclarée "infructueuse", soit un taux de souscription global de 18,9 %. Le Tchad lui également n'a pas pu récolter le moindre kopeck sur les 10 milliards FCFA qu'il recherchait à travers des OTA de 3 ans.

Voir aussi : Après un défaut sur ses obligations, le Congo évoque un "dysfonctionnement technique"

Également en difficulté sur le marché, le Gabon n'est pas parvenu à convaincre les investisseurs de lui prêter 15 milliards FCFA pour une durée de 26 semaines. Malgré un taux d'intérêt moyen de 6,5%, le pays n'a pu obtenir que 3,96 milliards FCFA ce qui équivaut à un taux de souscription de 26,4%. Afin de conforter sa crédibilité, le Trésor a néanmoins mis en paiement 22,5 milliards FCFA, dont 2,27 milliards d'intérêts et 20,28 milliards représentant le principal sur sa dette arrivée à échéance.

Le Cameroun n'a pas échappé à cette vague d'austérité qui s'est emparée du marché régional de la dette publique. Yaoundé, en effet, a émis pour 30 milliards FCFA de BTA d'une maturité de 26 semaines. Sur cette opération, les investisseurs se sont montrés particulièrement exigeants en sollicitant au pays jusqu'à 7% de rendement. Mais le pays n'a retenu que les offres de moins de 6,54%, récoltant à la clôture, 18,9 milliards FCFA. Sur le même instrument, la Guinée Équatoriale a fait carton plein en levant la totalité des 10 milliards qu'il recherchait. Malgré cette contre-performance, le Cameroun, le Gabon, le Congo et le Tchad ont prévu de retourner cette semaine sur le marché pour solliciter environ 100 milliards FCFA.

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L'une des raisons qui explique les tensions de liquidités actuelles sur le marché de la CEMAC est la réticence des banques commerciales à prêter davantage aux États. Principaux investisseurs avec plus de 75 % de l'encours, ces dernières sont désormais contraintes de réduire leur capacité d'intervention au vu des contraintes prudentielles visant à limiter leur exposition au risque souverain. Lancé en novembre 2011, le marché des titres publics de la CEMAC est devenu un lieu incontournable de financement des déficits budgétaires pour les pays de la région. À fin juillet 2024, l'encours des dettes a franchi la barre de 7 000 milliards FCFA soit environ 12 milliards USD.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 03/10/24 16:18

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