CEMAC : Depuis 2020, les États ont titrisé 1 400 milliards FCFA dettes sur le marché monétaire

Entre 2020 et octobre 2024, une cinquantaine (52 exactement) d'opérations de titrisation de créances ont été réalisées sur le marché des titres publics (MTP) en zone CEMAC, selon un récent rapport de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC). Les États de la région ont ainsi pu transformer 1 386 milliards FCFA (environ 2,2 milliards USD) de dettes intérieures en sous-jacents négociables et liquides (OTA et BTA).

Le recours à ce mécanisme intervient à un moment où les pays de la région font régulièrement face à un assèchement de leur trésorerie, induisant une accumulation des arriérés intérieurs. Théoriquement, la titrisation peut corriger les crises de liquidité, réduire leurs coûts de financement et augmenter les capacités de financement de l'émetteur. La BEAC n'a pas fourni de données qui permettent d'apprécier l'impact de ces opérations sur le profil d'endettement des États de la région.

Pour les créanciers, ce mécanisme leur offre la garantie d'être remboursé dans les conditions du marché et aussi de céder leurs titres sur le marché secondaire en cas de besoin de liquidité.

Le Congo est le pays qui a le plus titrisé sa dette sur le marché régional avec 908,6 milliards FCFA de créances échangées, dont 66 % sur la seule année 2023. Cela participe des efforts visant à lisser le profil de la dette de ce pays qui, à fin 2023, cumulait un peu plus de 2 390 milliards FCFA d'arriérés intérieurs et une dette publique qui représentait 99 % de son PIB. La Guinée Équatoriale arrive en deuxième position avec 271 milliards de dettes échangées en BTA et OTA allant de 2 ans à 15 ans. C'est le seul pays qui est parvenu à échelonner sa dette sur cette échéance.

Le Cameroun arrive en troisième position avec 190,6 milliards FCFA d'opérations réalisées sur la période. On se souvient qu'entre fin 2022 et début 2023, le pays était parvenu à titriser, avec le soutien des banques locales, une créance de 182 milliards FCFA dus à Eneo, le concessionnaire du service public de l'électricité dans le pays. Cette transaction avait permis d'assainir temporairement les finances du secteur de l'électricité et de rétablir l'approvisionnement qui était alors très saccadé. 

Voir aussi : CEMAC : Le Congo réussit à titriser 67 milliards FCFA de dettes sur le marché domestique

Les 15,8 milliards FCFA restants ont été levés par la RCA.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 07/12/24 12:19