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En réaction au durcissement des conditions monétaires par la Banque centrale, les banques commerciales en activité dans la zone CEMAC (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Centrafrique, Guinée Équatoriale) ont de manière générale relevé le coût du crédit dans la région. Selon un rapport de la BEAC consulté par Sika Finance, les taux débiteurs pratiqués par les établissements de crédit ont progressé en moyenne de 45 points de base à 10,75 % au 3e trimestre 2022 comparativement à la même période un an auparavant. Cette situation a provoqué un effet d'éviction de certains clients car seulement 352 853 demandes de crédit ont abouti contre 416 803 au 3e trimestre 2021.
En termes de volume, ce sont 1 769,95 milliards de FCFA de nouveaux prêts, soit 2,7 milliards d'euros, qui ont été mis à la disposition des agents économiques entre juillet et septembre 2022, en baisse de 13% sur un an glissant.
Les données de la BEAC montrent que les prêteurs ont été particulièrement hostiles vis-à-vis des administrations publiques et collectivités décentralisées en effectuant une coupe de 75,5% sur le volume de crédit octroyé un an auparavant. Malgré des taux plus élevés, les particuliers, les grandes entreprises et les PME ont augmenté leur demande de prêts respectivement de 3,42%, 27,69% et 18,26%.
Par pays, 64,68 % des nouveaux concours bancaires ont été octroyés par les 17 établissements de crédits implantées au Cameroun suivi du Gabon (12,07%), du Congo (9,23%), du Tchad (7,87%) et de la Guinée Équatoriale (4,09%). Le plus faible volume de crédit a été enregistré en République Centrafricaine (2,07 %).
Rappelons qu'en vue d'étouffer l'inflation dans la zone CEMAC qui atteint des niveaux records, la BEAC a relevé à trois reprises son taux d'intérêts des appels d'offres (TIAO) pour le porter à 4,50%. Alors que l'institution monétaire anticipe un taux d'inflation de 6% dans la région à fin mars 2023, le comité de politique monétaire qui se réunit dans quelques semaines pourrait durcir davantage ses conditions de financement. L'effet attendu est de rendre le crédit plus coûteux pour les agents économiques, ce qui vise en théorie, à comprimer la demande de biens et services et impacter l'inflation.
Fernand Ghokeng
La Rédaction
Publié le 10/03/23 16:00
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