Avec l'augmentation des pressions inflationnistes et le ralentissement de la croissance économique, les revenus des ménages de la CEMAC (Cameroun, Gabon, Tchad, RCA, Guinée Équatoriale, Congo) se sont amoindris en 2023 accentuant le taux de pauvreté. Dans son “Baromètre économique de la CEMAC”, publié en mai dernier, la Banque mondiale rapporte que sur les 63 millions d'habitants qui composent cette région, 19,6 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit un taux de 31,1% en 2023. Il s'agit du nombre de personnes qui, individuellement, vivent avec moins de 2,15 $ (1 291 FCFA) par jour. Ce taux a progressé par rapport à la moyenne de 30% depuis 2021.
Il est accentué par un ralentissement de la croissance économique régionale, tombée à 1,7% en 2023 contre 3,1% l'année d'avant. La Banque mondiale pointe également du doigt le taux d'inflation qui reste élevé (4,7% avec des pays qui ont atteint 7%), la rapidité de l'expansion démographique et le manque d'opportunités d'emploi.
Il faut cependant noter que le taux de pauvreté dans la CEMAC varie considérablement d'un pays à l'autre avec 65,9% en République Centrafricaine (RCA) contre moins de 3% pour le Gabon. Avec une croissance économique qui reste en dessous de 1% et un PIB par habitant de 460,3 dollars (l'un des plus faibles d'Afrique) la RCA est un pays où plus de deux tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. À une situation sécuritaire tendue dans le pays s'est ajoutée la pandémie de la Covid-19, la guerre en Ukraine, les sécheresses et les inondations. Autant de facteurs qui, depuis 2020, ont compromis la sécurité alimentaire et ralenti les efforts de réduction de la pauvreté. Au 31 décembre 2023, le nombre total de déplacés internes était estimé à 511 803, alors qu'environ 754 421 personnes étaient enregistrées comme réfugiés dans les pays voisins.
Le Congo est le deuxième pays de la CEMAC qui abrite le plus de pauvres, soit 35,4% de la population ; suivi du Tchad (30,8%) et du Cameroun (23%). Pour réduire le taux de pauvreté, la Banque mondiale encourage à promouvoir l'emploi et les compétences professionnelles car dans la région, près d'un jeune sur quatre ne travaille pas, n'étudie pas et ne suit pas de formation. “Le manque de compétences de la main-d'œuvre est une cause de chômage et compromet la croissance des activités des entreprises. La forte dépendance à l'égard de l'industrie pétrolière dans de nombreuses économies de la CEMAC contribue davantage au chômage et à la pauvreté dans la mesure où cette industrie à forte intensité de capital ne peut pas créer suffisamment d'emplois ni générer équitablement des revenus pour l'ensemble de la main-d'œuvre”, souligne l'institution.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 09/08/24 18:01
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