CEMAC : Les crédits à court terme ont dominé la reprise du financement en 2024

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Selon le rapport annuel de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), l'offre de crédit à l'économie dans la zone CEMAC a connu une nette accélération en 2024, avec une croissance annuelle de 20,1 %, soit près de 12 720 milliards de FCFA alloués, contre 10 592 milliards un an plus tôt. Cette reprise est principalement tirée par l'essor des crédits à court terme, qui enregistrent une hausse marquée de 20,5 %, témoignant du regain de dynamisme des financements de trésorerie et d'exploitation dans la région.

Premier poste en volume, les crédits à court terme ont atteint 7 125 milliards de FCFA en 2024, contre 5 913 milliards en 2023. Ce segment capte à lui seul 56 % de l'ensemble des crédits bancaires de la région. Le Cameroun, première économie de la zone, concentre près de 50 % des encours à court terme, avec 3 556,8 milliards de FCFA, en progression de 25,6 % sur un an. Le Tchad se distingue également avec une hausse spectaculaire de 52,7 %, atteignant 1 006,3 milliards, porté par une forte reprise de la demande de trésorerie.

En Guinée équatoriale, la situation reste contrastée : après une forte contraction de -36,4 % en 2023, les encours repartent à la hausse en 2024, avec une progression de 13,6 %, atteignant 506 milliards. Le Gabon, pour sa part, enregistre une légère baisse de -3,1 %, avec 990,1 milliards contre 1 022 milliards en 2023. A l'opposé, le Congo affiche un repli de -7 % à 778,1 milliards, malgré une forte croissance observée en 2023 (+37,4 %). Quant à la République centrafricaine, le redressement reste modeste, avec une progression de 6,5 % pour atteindre 94,3 milliards.

Les crédits à moyen terme progressent aussi vivement

Deuxième moteur de l'offre bancaire en 2024, les crédits à moyen terme ont augmenté de 20,7 %, atteignant 5 185 milliards de FCFA, soit environ 41 % des crédits totaux. Le Gabon s'illustre comme le pays affichant la plus forte progression sur ce segment, avec une hausse de 27,3 %, pour un encours de 1 038,8 milliards. Il est suivi du Tchad (+18,8 %, 291,2 milliards) et de la Guinée équatoriale (+18,2 %, 228,7 milliards).

Au Cameroun, les crédits à moyen terme atteignent 2 541,5 milliards, soit une progression plus modérée de 8,4 %, après un bond de 15,1 % en 2023. Le Congo, quant à lui, enregistre une croissance de 16,5 % sur ce segment (à 704,4 milliards), tandis que la République centrafricaine reste stable (+0,5 %, 93,5 milliards).

Les crédits à long terme, encore marginaux dans le portefeuille bancaire régional, progressent de 7,2 % en 2024, atteignant 409,7 milliards de FCFA, contre 382,2 milliards un an plus tôt. Ils ne représentent que 3,2 % de l'ensemble des crédits à l'économie dans la zone CEMAC. Malgré leur faible part, ces financements sont cruciaux pour soutenir les projets structurants à long terme. Le Cameroun en capte la majorité, avec 210,2 milliards, en hausse de 16,5 %, suivi du Tchad (49,7 milliards, +6,7 %) et de la Guinée équatoriale, qui enregistre la meilleure progression relative sur ce segment (+33,4 %, 33,2 milliards).

A l'inverse, le Gabon subit un recul significatif de -13,6 %, à 49,2 milliards, après un doublement des crédits entre 2022 et 2023. Le Congo, déjà en repli l'année précédente, poursuit sa baisse avec -10,9 %, à 45,8 milliards. La République centrafricaine progresse de 4,8 %, à 19,8 milliards, confirmant sa lente montée en puissance sur le long terme. Au niveau agrégé, la croissance du crédit est particulièrement forte au Congo (+17,2 %, 1 493 milliards), au Cameroun (+16,5 %, 5 356 milliards) et au Gabon (+15,9 %, 1 895 milliards), traduisant un retour marqué de la demande de financement.

Le Tchad progresse de 10,7 %, pour un encours total de 950,7 milliards. La République centrafricaine, en revanche, reste quasi stable à 200,5 milliards (-0,7 %), tandis que la Guinée équatoriale enregistre une forte contraction de -25,9 %, à 663,7 milliards, affectée notamment par le repli des crédits à moyen et long terme en 2023. Enfin, les ajustements intracommunautaires enregistrent une forte progression en 2024 (+91,1 %), passant de 1 130 milliards à 2 160 milliards, ce qui pourrait traduire des flux croisés entre établissements financiers de la sous-région ou un effet de consolidation statistique.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 26/07/25 14:05

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