Centrafrique : Mise en garde des grandes entreprises réfractaires au paiement fiscal en ligne

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Les autorités centrafricaines haussent le ton face aux grandes entreprises qui tardent à se conformer au système de télédéclaration et de télépaiement des impôts. D'après un communiqué publié ce 8 août par le ministère centrafricain en charge des Finances, "plus de la moitié des contribuables relevant de la fiscalité des grandes entreprises de la Direction générale des impôts et des domaines n'ont pas encore adopté cette procédure numérique, pourtant rendue obligatoire par la loi de finances 2024".

Dans le même communiqué, le ministère des Finances et du Budget rappelle que cette réforme, lancée officiellement début 2025, constitue un pilier central de la modernisation de la collecte fiscale. Le ministre prévient que cette " pratique dommageable, qui est de nature à freiner la réforme phare relative à la digitalisation du processus de collecte des recettes fiscales, ne saurait perdurer ".

Le gouvernement fixe un ultimatum. Les déclarations relatives aux opérations de juillet 2025 et le règlement des taxes correspondantes doivent être effectués en ligne au plus tard le 15 août. Passé ce délai, " un contrôle systématique interviendra dès le début du mois de septembre 2025 afin de sanctionner les contrevenants ".

La République centrafricaine a engagé depuis deux ans un vaste chantier de digitalisation de son administration fiscale, soutenu par le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de la Facilité élargie de crédit. L'objectif est d'améliorer la transparence et sécuriser les recettes publiques, tout en réduisant les marges de manœuvre pour la corruption et les détournements.

Le dispositif repose sur plusieurs outils. La plateforme e-Tax centralise la télédéclaration et le télépaiement des impôts, tandis que le logiciel Sydonia World dématérialise les procédures douanières. Le système Sim Ba est, de son côté, dédié à la préparation et à la planification budgétaire. L'interconnexion de ces solutions doit faciliter le suivi des transactions et élargir l'assiette fiscale.

Ces réformes ont déjà produit des effets. En 2024, les recettes mobilisées par le Trésor ont atteint 29,2 milliards FCFA à fin septembre, dépassant l'objectif fixé de 22 milliards. Pour 2025, les autorités prévoient de collecter 139 milliards FCFA de recettes fiscales, contre 29 milliards visés en 2024, avec un objectif global de 185 milliards FCFA toutes ressources confondues.

Mais la généralisation du télépaiement se heurte à des défis structurels. L'accès à Internet demeure limité et coûteux, y compris à Bangui, malgré le déploiement de 1 200 km de fibre optique dans le sud-ouest du pays début 2024. Cette contrainte ralentit l'adoption des outils numériques par une partie des contribuables.

Le FMI a réaffirmé en janvier 2025 que l'accélération de la digitalisation des finances publiques est une condition essentielle à la poursuite de son appui. Pour le président Faustin-Archange Touadéra, il s'agit d'un " instrument de lutte contre la corruption et d'optimisation de la mobilisation des recettes intérieures ".

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 09/08/25 11:51

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