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Nommé le 11 janvier dernier à la tête du ministère des Finances, du Budget et du Portefeuille public du Congo, Christian Yoka (photo) a officiellement pris fonction 4 jours plus tard, remplaçant ainsi Jean-Baptiste Ondaye qui occupait le fauteuil depuis septembre 2022. Dans sa première interview, relayée par Reuters, l'ancien patron de l'Agence française de développement (AFD) en Afrique a indiqué que sa priorité serait d'alléger la pression que le service de la dette exerce actuellement sur les finances publiques du pays.
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"C'est un fardeau considérable, et avec le remboursement auquel le pays doit faire face, bien sûr, cela pèse sur les réserves de change", a déclaré le membre du gouvernement, ajoutant qu'il visait "un ratio dette/PIB de 70 % ou moins d'ici cinq ans". Pour atteindre cet objectif, Christian Yoka a notamment ciblé la réduction de certaines dépenses budgétaires et éventuellement la renégociation des conditions de remboursements sur certains emprunts. "Si nous continuons à emprunter uniquement pour financer les dépenses courantes, nous allons droit dans le mur, c'est sûr (…) Mon objectif serait de me concentrer vraiment sur cet aspect de la question de la dette et de voir si nous pouvons renégocier certaines conditions, si nous pouvons peut-être aller jusqu'à refinancer (...) afin d'essayer vraiment de réduire cette pression", a-t-il expliqué.
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Il faut dire que la gestion de l'endettement est un défi de longue date pour le Congo. Après l'annulation de sa dette dans le cadre de l'initiative PPTE, le Congo est passé d'un taux d'endettement de 122,6% du PIB en 2004 à 30,1% en 2011. Mais très rapidement, le pays est retombé dans les mauvaises pratiques, remontant à 115,31% en 2017, 111,10% en 2020, pour finalement s'établir à 99,8% au 31 décembre 2023. En 2024, en raison des contraintes de liquidités, Brazzaville a manqué plusieurs échéances de remboursement sur sa dette intérieure de marché, obligeant les autorités à mettre en place un plan de rééchelonnement des remboursements sur 10 ans. Les agences de notation Fitch et S&P avaient alors déclassé la note du pays au bord du défaut de paiement.
Voir aussi : S&P dégrade la note du Congo après l'annonce d'un reprofilage de la dette intérieure
La stratégie de Yoka sera jugée dès cette année 2025 puisque le pays a des charges de trésorerie (remboursements de la dette extérieure et intérieure) de 849 milliards FCFA prévues cette année. La loi de finances de ladite année a prévu qu'une partie doit être remboursée par de nouveaux emprunts qui seront contractés auprès des partenaires et sur le marché domestique des capitaux.
Le Congo est également aux prises avec un stock important d'arriérés (plus de 1 500 milliards FCFA à fin 2023) qu'il peine à apurer, ce qui constitue un autre challenge pour le nouvel argentier du pays. Selon le FMI, les autorités ont procédé à des remboursements d'arriérés considérables en ayant recours à la titrisation et en allouant d'importantes ressources à cette fin dans leur budget. Cependant, "le stock d'arriérés intérieurs n'a que très peu diminué entre 2020 et 2023 (seulement de -0,4 point de pourcentage)", ce qui suggère que des efforts supplémentaires doivent être réalisés pour restaurer la solvabilité intérieure de l'État.
Voir aussi : Le Congo prépare un échange "dette contre nature" de 126 millions de dollars
Avant son départ, Jean Baptiste Ondaye avait amorcé un projet d'échange dette contre nature d'un montant de 126 millions USD. Selon Reuters, son successeur a indiqué qu'il aborderait cette initiative avec "prudence". Interrogé sur la possibilité pour le gouvernement de lancer un autre programme de prêt avec le FMI, Christian Yoka a répondu qu'il était "trop tôt", ajoutant que "le FMI est un partenaire clé pour nous". Avant d'envisager un nouvel accord, le membre du gouvernement doit d'abord finaliser la 6e revue de l'accord en cours. Une équipe du Fonds devrait se rendre sur place le mois prochain pour procéder à l'examen final de son programme.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 21/01/25 14:23
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