Congo : L’Etat annonce la fin des projets d’investissements sans étude technique

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Dans le projet de loi de finances 2026, le gouvernement congolais introduit une mesure sans précédent. Désormais, aucun projet d'investissement ne pourra être inscrit au budget sans étude préalable validée. Cette exigence s'inscrit dans un contexte où les dépenses en capital atteindront 558,6 milliards de FCFA en 2026, soit plus d'un quart du budget général estimé à 2124,6 milliards de FCFA. En d'autres termes, chaque franc CFA investi devra désormais être justifié par une étude de faisabilité technique, économique et environnementale validée par la commission nationale de validation des études, une nouvelle instance qui réunit le ministère des Finances, celui du Plan, la Direction du contrôle des marchés publics et le Comité national d'évaluation des projets d'investissement publics (CNÉEPIP).

Cette nouvelle approche vise à mettre fin à l'inscription de projets " politiques " non matures, sources de surcoûts, d'abandons et de dettes improductives. Une pratique budgétaire largement critiquée par les bailleurs de fonds. En 2025, des données croisées de la Cour des comptes et de la Banque Mondiale estimaient que près de 40% des projets d'investissement n'étaient pas adossés à une étude technique complète, et que plusieurs infrastructures majeures dont des routes, des hôpitaux, des lycées techniques étaient restées inachevées faute de planification.

C'est donc en réponse, que le PLF 2026 conditionne désormais tout financement à une validation technique préalable, rompant avec la logique d'affichage et de dispersion budgétaire. Cette nouvelle discipline s'accompagne d'une recentralisation des dépenses d'investissement dans les ministères prioritaires. Le ministère de l'Aménagement du territoire et des Grands travaux concentre à lui seul 104,7 milliards FCFA, tandis que l'Énergie et l'Hydraulique reçoit 64,6 milliards FCFA et les Transports 24,9 milliards FCFA. Ces trois portefeuilles cumulent à eux seuls plus de 34% des crédits d'investissement du budget 2026, signe d'un recentrage sur les projets structurants et économiquement viables.

Le gouvernement qui devra faire face à une dette publique représentant au moins 90% du PIB veut mettre un trait sur les éléphants blancs et garantir un meilleur retour sur les investissements publics. Mais cette réforme ne se limite pas à une mesure de contrôle puisqu'elle pose aussi le défi de la compétence. Le gouvernement disposera de cellules d'ingénierie financière et technique capables d'élaborer des dossiers d'études fiables, pour éviter de ralentir la mise en œuvre des projets. Moraliser la dépense publique tout en professionnalisant l'administration semble donc être le nouveau cheval de bataille de Brazzaville.

Idrissa Diakité

La Rédaction

Publié le 17/10/25 09:29

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