Côte d’Ivoire : Le FMI décaisse un nouveau financement de 758 millions USD

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À l'issue des quatrièmes revues du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la Facilité élargie de crédit (FEC), ainsi que la troisième revue de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) de ses programmes avec la Côte d'Ivoire, le Fonds monétaire international (FMI) débloque un nouveau décaissement de 758 millions de dollars (soit 424,15 milliards FCFA), saluant des résultats solides et une trajectoire budgétaire maîtrisée.

Un appui stratégique qui accompagne la marche du pays vers le statut de pays à revenu intermédiaire supérieur et une économie plus résiliente face aux chocs climatiques.

Depuis mai 2023, le pays bénéficie d'un programme pluriannuel d'un montant global de près de 4,9 milliards de dollars, dont 3,6 milliards dans le cadre du MEDC/FEC et 1,3 milliard via la FRD. Ce dispositif a permis de corriger les déséquilibres macroéconomiques, tout en renforçant la résilience climatique et budgétaire du pays.

Une économie stable, un ancrage régional renforcé

Le FMI salue les performances macroéconomiques solides de la Côte d'Ivoire, qui conforte son rôle de pilier de stabilité en Afrique de l'Ouest. La croissance, soutenue par la reprise agricole, des termes de l'échange favorables et la progression des revenus des ménages, est attendue à 6,3% en 2025, avec une inflation contenue dans la fourchette cible de l'UEMOA (1 à 3%).

Le déficit courant devrait se contracter à 3,6% du PIB, tandis que le déficit budgétaire respecte le plafond communautaire de 3% du PIB. Ces performances témoignent d'un pilotage rigoureux des finances publiques dans un environnement global encore incertain.

Fiscalité, climat, gouvernance, les trois leviers de la transformation

La stratégie économique de la Côte d'Ivoire s'articule autour de trois piliers structurants.

Le premier axe concerne la mobilisation des ressources internes. Avec l'adoption, en 2024, de la stratégie de recettes à moyen terme (SRMT), le gouvernement s'est fixé pour objectif d'accroître le ratio recettes fiscales/PIB de 0,5 point par an, afin d'atteindre 20% du PIB d'ici 2026. Cela passe par la modernisation des administrations fiscale et douanière et la rationalisation des dépenses fiscales.

Le second axe stratégique porte sur la résilience climatique et l'inclusion sociale. À travers le programme FRD, l'État ambitionne de réformer l'architecture du financement de l'action climatique, en mobilisant des ressources plus durables et mieux orientées. Le FMI souligne, à ce titre, la nécessité d'investir davantage dans le capital humain, de réduire l'informalité économique et d'accélérer l'inclusion financière, notamment en faveur des jeunes et des femmes, qui restent encore à la marge des circuits économiques formels.

Enfin, le troisième pilier concerne le renforcement de la gouvernance économique et institutionnelle. La priorité est donnée à la transparence des finances publiques, à une gestion plus responsable des entreprises publiques, ainsi qu'au renforcement des dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. La Côte d'Ivoire est encouragée à poursuivre la modernisation de son cadre institutionnel pour libérer pleinement le potentiel du secteur privé.

Pour Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI, les résultats obtenus jusqu'ici illustrent ‘'la détermination des autorités à stabiliser durablement l'économie et à engager une transformation structurelle profonde.''

Le soutien du FMI vise ainsi à accompagner la Côte d'Ivoire dans sa trajectoire vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, en consolidant les fondements de croissance inclusive et durable.

La Rédaction

Publié le 26/06/25 11:16

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