Après quatre décennies d'attente, la route Céchi – Anoumaba – M'batto, sise dans la partie Est de la Côte d'ivoire, a enfin été inaugurée ce 5 septembre par le premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé. Ce projet stratégique, qui réduit le temps de trajet entre M'batto et Abidjan de plus de 3 heures à seulement 1 heure 30 minutes, illustre la volonté du gouvernement ivoirien d'accélérer la modernisation du réseau routier et de renforcer la cohésion territoriale.
Long de 41,50 km et réalisé en 2×2 voies, pour un coût de 40,8 milliards FCFA (62,19 millions d'euros), le projet Céchi – Anoumaba – M'batto a été intégralement financé par l'Etat ivoirien, indique la note de la primature publiée ce 5 septembre. Les travaux avaient été lancés le 4 avril 2022 et sa construction a généré 429 emplois directs, dont 376 pour les travailleurs nationaux, témoignant de l'impact social immédiat du chantier.
L'inauguration de ce tronçon n'est qu'une première étape. Dans la foulée, le premier ministre a procédé au lancement des travaux de l'axe Anoumaba – Tiémélekro – Dimbokro, qui mobilise un investissement total de 78 milliards FCFA. Dans le détail, Anoumaba – Tiémélekro : 42 km de route et 10 km de voiries pour un coût de 32,9 milliards de FCFA. Et Dimbokro – Tiémélekro : 25 km de route neuve, 7 km de bretelle (Soungassou – Ebimolossou), 15 km de voiries et un pont de 252 mètres sur le N'Zi, pour un montant de 45,047 milliards de FCFA.
‘'Le Moronou, le N'Zi et une bonne partie de l'Agnéby-Tiassa constituaient autrefois la boucle du cacao et du café. (…) Le Président Alassane Ouattara a décidé d'adresser la question de la route de ce triangle ", a relevé le chef du gouvernement ivoirien, lors de la cérémonie de mise en service. Au-delà d'une simple infrastructure, cette route répond à un enjeu majeur, à savoir relier plus efficacement une zone historiquement agricole à Abidjan et aux grands centres de consommation, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les producteurs et les commerçants.
Ces projets illustrent l'importance accordée par le gouvernement à la réduction des inégalités territoriales et à la fluidité du transport. Dans des zones à forte vocation agricole, où la commercialisation dépend étroitement de l'accessibilité routière, l'impact attendu est considérable : baisse des coûts logistiques, amélioration de la compétitivité et stimulation des échanges. A l'échelle nationale, ces investissements s'inscrivent dans une politique plus large visant à faire du réseau routier ivoirien un moteur de croissance et d'intégration régionale.
Narcisse Angan
Publié le 06/09/25 14:01