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ONU Femmes, l'institution des Nations Unies spécialisées sur les questions de genre, est engagée à changer la donne en menant un plaidoyer en faveur d'une implication des gouvernants ivoiriens en vue d'une évolution de l'environnement des affaires tenant de compte de la composante genre dans l'attribution des marchés publics. Un sujet que cette dernière adresse dans le pays à travers son projet " Autonomisation économique des femmes grâce à une réforme positive des achats en Afrique de l'Ouest " qui vise à contribuer à l'autonomisation économique efficace des femmes en favorisant leur accès aux marchés publics et privés.
Un séminaire a été organisé à cet effet ce 23 août à Abidjan à l'effet de sensibiliser les parties prenantes, acteurs public et privé, sur cette problématique et susciter des réformes.
C'est en effet un fait bien connu : le monde entrepreneurial ressemble bien à un parcours d'obstacles pour la gent féminine. Outre les difficultés d'accès au financement, l'obtention de marchés reste un autre frein au développement de leurs entreprises.
Face à une telle situation, les Etats peuvent contribuer à trouver des solutions pratiques et pérennes à travers les commandes publiques et ainsi servir de catalyseurs pour engager dans son sillage d'autres organisations dont le secteur privé. En effet, avec une valeur estimée de 13 000 milliards de dollars de contrats publics au niveau mondial en 2018 représentant environ 12 % du PIB global, les PME fondées ou dirigées par les femmes sont bien loin d'en décrocher ne serait-ce que la portion congrue.
La commande publique, un potentiel accélérateur
" Selon l'étude " Gender and Equality in Public Procurement " (2021) de la Banque Mondiale, 30 % des PME sont détenues par des femmes dans le monde et, tenez-vous bien, les entreprises détenues par les femmes n'ont accès qu'à 1 % de l'ensemble des contrats des marchés publics ", a révélé Yacouba Doumbia, Responsable des Programmes de ONU Femmes en Côte d'Ivoire, à l'ouverture du séminaire. Une réalité qui vaut certainement pour un pays comme la Côte d'Ivoire où la valeur de la commande publique se chiffrait à 1 169 milliards FCFA en 2022.
Pour Doumbia Camara, il est nécessaire d'adopter des " politiques et pratiques d'approvisionnement sensibles au genre " qui contribueront par ailleurs à " impulser des progrès alignés avec les objectifs de développement durables ". Un point de vue qui est en phase avec divers instruments internationaux dont " l'Agenda 2063 de l'Union africaine qui prévoit qu'au moins 25 % des marchés publics soient attribués à des entreprises détenues par des femmes ", a-t-il rappelé.
Mais plus en encore, il existe des modèles de bonne pratique dans le monde dont peut bien s'inspirer un pays comme la Côte d'Ivoire pour s'engager résolument à reformer son dispositif règlementaire des marchés publics afin de mieux inclure les femmes. En Tanzanie, une loi sur les marchés publics attribue 30 % des appels d'offres à des entreprises dirigées notamment par des femmes. Au Togo, depuis 2018, un décret attribue " au moins 20 % des marchés publics aux " jeunes et femmes entrepreneurs de nationalité togolaise et travaillant au Togo ". Et au Sénégal, un décret alloue " une marge de préférence de 5% au profit des entreprises à direction féminine et des entreprises dont l'actionnariat est détenu à plus de 50% par des jeunes ou des personnes vivant avec un handicap ".
Moussa Diarrassouba, le directeur de cabinet de la ministre en charge de la Femme, a fait part de l'intérêt que la Côte d'Ivoire accorde à cette initiative d'autant plus que l'autonomisation des femmes fait partie des axes du PND, sa stratégie de développement.
Engager le plaidoyer
Dans le de ce projet mis en œuvre avec l'appui de la Banque africaine de développement et d'autres partenaires techniques, ONU Femmes engage ainsi, à travers ce séminaire, la sensibilisation du gouvernement, des institutions publiques locale et internationales ainsi que des entreprises privées afin de les amener à s'approprier cette vision porteuse de progrès aussi bien économique que social.
L'enjeu est d'initier un dialogue national sur les défis et les obstacles qui entravent la participation des entreprises dirigées par les femmes aux marchés publics, privés et internationaux, discuter des efforts des décideurs dans ce sens et enfin formuler des plaidoyers qui devraient inciter ces derniers à passer à l'action via des initiatives innovantes et réformatrices dans le domaine du marché.
Sur un volet plus opérationnel, l'institution va appuyer le renforcement des capacités de 200 PME dirigées par des femmes et vise l'accès d'au moins une soixantaine à de nouvelles opportunités de contrats publics.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 28/08/23 18:16
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