Fitch Ratings confirme le " B+ " du Nigéria, mais dégrade la perspective

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Une croissance timide, une inflation record, des réserves de change en recul. Fitch dresse un tableau peu reluisant de l'économie nigériane dont la note de crédit est maintenue dans la catégorie ''hautement spéculative''.

 

Fitch Ratings révise à la baisse la perspective de la note de long terme du Nigéria en monnaie étrangère qui passe de ''stable'' à ''négative''. Cependant l'agence confirme la note souveraine "B+" du Nigéria qui se situe dans la catégorie hautement spéculative.

Plusieurs raisons sont évoquées par l'agence pour justifier cette dégradation de la perspective du Nigéria. Selon Fitch cette révision à la baisse est attribuable " à la vulnérabilité croissante de l'environnement macroéconomique ".

Fitch énumère un chapelet de récrimination

Le Nigéria doit en effet faire face à la faiblesse du niveau des recettes non pétrolières sans que la situation ne s'améliore les années à venir, selon l'agence, dans un contexte de hausse continue du niveau de la dette. Le taux d'endettement, estimé à 25% du PIB reste faible certes, mais enregistre une dynamique haussière et devrait passer à 30% du PIB en 2020, " trois fois plus qu'il y a dix ans ", note Fitch.

Au niveau des recettes pétrolières qui génère 45% des ressources publiques, même si une hausse des cours de l'or noir est envisagée, Fitch anticipe une légère baisse de la production à 2,14 millions de barils/jour en 2019-2021 comparativement aux projections officielles, alors que la vétusté des infrastructures dans le secteur et les actes de vandalismes restent des défis.

Fitch prévoit ainsi que le déficit budgétaire se creusera à 4,4% du PIB en 2019 avant de se stabiliser en 2020, contre 4% en 2018

L'inflation est pour sa part jugée élevée et devrait s'accélérer. Fitch prévoit qu'elle sera en moyenne de 13% en 2020-2021 contre 11,3% en 2019 en raison notamment de l'augmentation prochaine du taux de TVA, d'importantes augmentations de salaire suite à la hausse de 66,7% du salaire minimum en avril, ainsi que la récente fermeture des frontières terrestres au commerce extérieur et le resserrement des restrictions sur le financement des changes pour un large éventail d'importations.

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" Un modeste coussin de liquidité contre les chocs extérieurs "

Les mesures réglementaires de plus en plus complexes prises par la Banque centrale du Nigéria, relève Fitch, en vue de stimuler l'activité économique, semblent peser lourdement sur les réserves de change du pays qui ont chuté de 12% en seulement 4 mois (juin-novembre). Les réserves de change qui représenteront ainsi en moyenne 4,7 mois de paiements sur 2019-2021 contre 6,1 mois en 2018 " n'offrent qu'un modeste coussin de liquidité contre les chocs extérieurs ", souligne l'agence.

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Cette situation a eu pour conséquence la détérioration de l'équilibre macroéconomique et le renforcement de la vulnérabilité extérieure en lien avec le solde de la balance courante qui est passé d'un excèdent de longue date à un déficit.

Fiche note en effet que le solde de la balance des opérations courantes enregistrera un déficit de 1,6 % du PIB en 2019, soit son deuxième plus faible niveau en 24 ans, après un excédent de 2,6 % en 2018.

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Les perspectives économiques à moyen terme sont sombres. Fitch prévoit une croissance moyenne du PIB de 2,4% en 2019-2021, bien en dessous de la croissance médiane des pays noté dans la catégorie `` B '' qui est de 3,4%.

Olivia Yao

Publié le 20/12/19 14:20

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