Fitch Ratings reconduit le CCC du Gabon

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Fitch Ratings a reconduit la notation CCC du Gabon à la suite d'une nouvelle évaluation dont les résultats ont été présentés ce 11 décembre. Une note qui maintient le pays à quelques pas du défaut de paiement et qui vient souligner les graves difficultés d'une économie trop dépendante du pétrole.

" (…) les risques pesant sur la capacité de remboursement de la dette restent élevés en raison du resserrement de la trésorerie et des incertitudes sur l'accès à des financements extérieurs ", justifie l'agence qui considère " le fardeau de la dette souveraine du Gabon comme soutenable ".

 " Des tensions aiguës de trésorerie, ajoute Fitch, ont résulté de la forte dépendance du Gabon aux recettes pétrolières dans le contexte du choc pétrolier combinée à des besoins de financement élevés, des difficultés récurrentes à obtenir les financements extérieurs attendus et une mauvaise gestion des finances publiques " alors que le pays pourrait avoir " accumulé de nouveaux arriérés sur la dette extérieure en 2020 ".

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D'un côté, en interne, les finances publiques sont à la peine. D'un excédent représentant 0,8% du PIB en 2019, le solde budgétaire est attendu avec un déficit de 4,7% du PIB en 2020, et le déficit devrait se maintenir à hauteur de 3,4% en 2021 et 1,7% du PIB en 2022. Cette année par exemple, Fitch anticipe une baisse de 28% des recettes publiques en raison de la chute des cours du pétrole et de la baisse de 5,6% de la production (due aux restrictions imposées par l'OPEP), des manques à gagner qui ne pourront qu'être partiellement compensées par les réformes fiscales et douanières engagées.

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D'un autre côté, l'apparition des déficits budgétaires exacerbe les besoins de financement. " Des soldes budgétaires négatifs combinés à des échéances de dette élevées entraîneront des besoins de financement importants en 2021 et 2022, à près de 9,2% du PIB, et maintiendront de forte pression de trésorerie ". Les besoins globaux de financement du gouvernement ont totalisé environ 1,05 milliard $ (12% du PIB) en 2020.

Au surplus, le pays n'a pu obtenir plusieurs prêts d'appui budgétaire attendus au cours de l'année dont notamment un appui de 200 millions $ de la Banque mondiale, car n'ayant pu remplir certaines conditionnalités. Et en 2021, la conclusion d'un accord avec le FMI pourrait apporter une bouffée d'oxygène, mais " de multiples retards dans les réformes fiscales, de gouvernance et de transparence " pourraient remettre en cause cette perspective. " (…) le fait de ne pas convenir d'un programme avec le FMI devrait affaiblir encore la capacité du Gabon à assurer le service de sa dette " note Fitch.

Le taux d'endettement est passé à 76% du PIB en 2020 (contre 62% du PIB en 2019) et son évolution reste conditionnée par la croissance du PIB dont la dynamique dépend la de conjoncture au cours des prochaines années.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 11/12/20 18:15

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