Henri-Claude Oyima, ministre gabonais de l'Économie, des Finances, de la Dette et des Participations
Dans un souci affiché d'assainir les finances publiques, le ministère de l'Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la Vie Chère, a annoncé ce 15 septembre, l'ouverture d'un audit des ordonnances en instance de règlement au Trésor public. L'opération concerne les exercices 2022, 2023, 2024 et 2025, et vise à passer au crible les créances des opérateurs économiques envers l'État.
Le communiqué officiel est sans équivoque : les opérateurs économiques qui ne se conformeront pas à ces obligations verront leurs ordonnances purement et simplement annulées, sans recours possible. Une mesure qui illustre la volonté des autorités de rompre avec des pratiques opaques où des créances parfois douteuses ou gonflées s'accumulaient au détriment du Trésor public.
C'est donc l'équilibre budgétaire de l'État qui est en jeu. En annulant potentiellement les créances non justifiées, le Trésor public pourrait réduire considérablement le poids de sa dette intérieure, souvent alimentée par des factures gonflées ou mal documentées. Pour les entreprises, en revanche, c'est un risque financier majeur puisque celles qui ne parviendront pas à réunir les pièces exigées verront disparaître des recettes attendues, parfois déjà intégrées dans leur trésorerie. L'exercice pourrait ainsi assainir les comptes publics, mais au prix d'une pression accrue sur la liquidité du secteur privé.
Cette initiative traduit un signal fort en matière de gouvernance financière. En imposant un audit rigoureux et des délais stricts (les entreprises ont jusqu'au 30 septembre 2025), le gouvernement entend non seulement rationaliser la dépense publique, mais aussi restaurer la crédibilité de l'État vis-à-vis de ses partenaires économiques. Reste à savoir si cette démarche s'accompagnera d'un véritable suivi pour éviter que les mêmes dérives ne refassent surface à l'avenir.
Issiaka Diakité
La Rédaction
Publié le 15/09/25 18:00