Gabon : Pourquoi le FMI boude Libreville malgré des promesses de croissance record ?

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Depuis trois mois, le Fonds monétaire international (FMI) a multiplié les annonces en Afrique centrale et de l'Ouest. Un nouvel accord de 48 mois pour le Tchad, des missions de suivi au Mali, au Sénégal et plus récemment en Guinée Conakry. Dans ce ballet diplomatique et financier, le Gabon fait figure de grand absent. Un silence qui interpelle alors même que Libreville affiche de solides ambitions économiques, avec la promesse d'un taux de croissance proche des 10% dès 2026.

Pourtant, les signaux envoyés par le gouvernement gabonais sont loin d'être anecdotiques. Le dernier Conseil des ministres a entériné une série de réformes structurelles entre centralisation de la gestion financière avec le Compte unique du Trésor, création d'une Centrale d'achat du Gabon pour lutter contre la vie chère, réforme de la gouvernance des entreprises publiques, ou encore élargissement de l'assiette fiscale via la fin des exonérations abusives. Autant de mesures qui, sur le papier, devraient séduire les partenaires techniques et financiers internationaux.

D'un côté, un discours présidentiel ambitieux autour de la souveraineté économique et d'une croissance à deux chiffres et de l'autre, l'absence d'un signal fort du FMI, qui reste pourtant l'un des baromètres les plus scrutés par les investisseurs internationaux. Ce décalage pourrait s'expliquer par un manque de lisibilité de la stratégie budgétaire gabonaise, encore marquée par un recours accru à l'endettement, comme l'illustre l'emprunt de 138,7 millions d'euros récemment contracté en août dernier auprès de la Banque mondiale via la BIRD.

La question des dépenses de fonctionnement est également sujette à controverse puisqu'en 2026, le Gabon affichera plus de 3 569 milliards FCFA. Dans ce contexte, la question n'est pas seulement de savoir si le Gabon atteindra réellement les 10% de croissance annoncés, mais si ce cap est crédible et suffisamment structuré pour convaincre les institutions financières internationales. Car sans validation ou accompagnement du FMI, la perception de risque reste élevée pour les investisseurs privés, ce qui pourrait ralentir l'élan que le gouvernement tente d'impulser. Le silence du Fonds semble apparaître comme un avertissement implicite.

La Rédaction

Publié le 15/09/25 09:34

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