Gabon/Pétrole : ''Gabonisation'' des emplois dans les services et fin de la subvention sur le carburant

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Dès fin septembre 2025, tous les postes de pompistes et de conducteurs de produits pétroliers seront réservés aux Gabonais. Une décision qui créera selon le ministre en charge de ce département, plus de 900 emplois directs. Cette annonce est accompagnée d'une autre mesure, plus explosive : la suppression, dès janvier 2026, de la subvention de l'État sur les produits pétroliers. Le pays s'engage dans une réforme d'envergure, aux effets sociaux et économiques majeurs.

Le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, a insisté sur la dimension sociale de la " gabonisation " des métiers en stations-service. Face à un chômage des jeunes qui avoisine 40%, le gouvernement veut transformer un secteur jusque-là dominé par des travailleurs étrangers en vivier d'emplois pour les nationaux. " C'est une préférence nationale ", a souligné le ministre, rappelant que ces postes constituent souvent la première porte d'entrée vers l'emploi salarié pour les jeunes.

Cette gabonisation représente plus qu'un symbole. Elle vise à réinsérer la main-d'œuvre locale dans un secteur très visible du quotidien. Avec près de 150 stations-service réparties sur le territoire et des centaines de camions assurant l'acheminement des produits pétroliers, l'impact social pourrait être immédiat. Mais le sujet brûlant c'est surtout la fin des subventions, annoncée pour janvier 2026. L'État dépense chaque année plusieurs dizaines de milliards de FCFA pour maintenir artificiellement bas les prix à la pompe.

Le chiffre de 270 milliards de FCFA avait d'ailleurs été évoqué lors du Gabon Economic Forum. Cette politique pèse lourdement sur le budget national, déjà fragilisé par la volatilité des cours du pétrole.

En renonçant à ces subventions, Libreville espère dégager des marges budgétaires pour financer d'autres priorités comme l'éducation, la santé ou les infrastructures. L'enjeu est donc stratégique sur le plan économique mais surtout explosif sur le plan social. Dans d'autres pays africains, comme le Nigéria en 2023, la fin des subventions a provoqué une flambée des prix (+200% à la pompe en quelques semaines) et déclenché de fortes contestations populaires.

Idrissa Diakité 

La Rédaction

Publié le 08/09/25 12:50

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