Ghana : 367 millions USD du FMI pour renforcer le redressement économique

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Un engagement renouvelé pour une stabilité macroéconomique durable. Le Ghana vient en effet de franchir une étape cruciale dans son programme de redressement économique. Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a validé la quatrième revue de l'accord de Facilité élargie de crédit (FEC), ouvrant la voie à un nouveau décaissement de 367 millions de dollars, soit 204,37 milliards FCFA. Cette décision porte le total des soutiens financiers accordés à Accra à près de 2,3 milliards de dollars, depuis le lancement du programme en mai 2023.

Ce signal fort du FMI intervient dans un contexte contrasté. D'un côté, la croissance économique ghanéenne a dépassé les attentes au premier semestre 2025, soutenue par des performances notables dans les secteurs minier, agricole, manufacturier et des technologies de l'information. Le secteur extérieur a lui aussi montré des signes de vitalité, grâce à une envolée des exportations d'or et à une hausse significative des transferts des migrants. Ces facteurs ont permis une accumulation de réserves de change bien au-delà des objectifs du programme.

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Mais ce tableau positif masque des défis persistants. En fin d'année 2024, à la veille des élections générales, les finances publiques ont été marquées par d'importants dérapages budgétaires. L'inflation a dépassé les cibles du programme, des réformes clés ont été reportées, et la dette s'est alourdie. Une situation que la nouvelle administration a décidé de corriger rapidement.

Cap sur une discipline budgétaire renforcée

Pour rétablir la trajectoire du programme, les autorités ont engagé des mesures correctives ambitieuses. L'objectif vise à générer un excédent budgétaire primaire de 1,5 % du PIB dès 2025. Pour y parvenir, le gouvernement prévoit une augmentation significative des recettes fiscales, une rationalisation des dépenses et un meilleur ciblage des dépenses sociales pour protéger les populations vulnérables. Un audit complet des dettes accumulées fin 2024 est également en cours, tandis que de nouveaux mécanismes de contrôle budgétaire sont mis en place pour éviter tout nouvel écart.

Le FMI salue la volonté politique des nouvelles autorités et souligne les progrès réalisés dans la restructuration de la dette publique. Le protocole d'accord signé avec le comité officiel des créanciers du Ghana constitue une avancée majeure dans le cadre du processus du G20. Des discussions sont également en cours avec les créanciers commerciaux pour garantir un traitement équitable et conforme aux engagements pris.

Au-delà des impératifs budgétaires et financiers, le FMI insiste sur la nécessité de poursuivre les réformes structurelles. Il s'agit notamment d'améliorer la gouvernance, de renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques et de créer un environnement favorable à l'investissement privé. Les secteurs de l'énergie et du cacao sont identifiés comme prioritaires, tant en raison de leur poids économique que des défis spécifiques qu'ils posent, notamment les arriérés budgétaires et la gouvernance des entreprises publiques.

Vers une reprise soutenable

Alors que la note souveraine du Ghana a été récemment relevée par les principales agences de notation, signe de la confiance retrouvée des marchés, le chemin vers une reprise durable reste semé d'embûches. Pour le FMI, la réussite du programme dépendra de la constance dans les ajustements macroéconomiques, de la finalisation des restructurations en cours et de la capacité du pays à transformer son économie pour générer une croissance inclusive et résiliente.

‘'Les autorités ghanéennes sont résolument engagées à corriger les erreurs du passé et à restaurer la stabilité macroéconomique. Il est désormais crucial de maintenir le cap des réformes pour assurer un avenir économique solide et équitable pour tous les Ghanéens'', a déclaré Bo Li, directeur général adjoint du FMI, à l'issue de la réunion.

Narcisse Angan

Publié le 08/07/25 10:28

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