Le Ghana a engrangé 1,34 milliard de dollars de recettes pétrolières en 2024, soit environ 753 milliards FCFA, selon le rapport annuel du Public Interest and Accountability Committee (PIAC), l'organisme de supervision du secteur. Ce montant représente une progression de près de 28 % par rapport aux 1,06 milliard de dollars perçus en 2023, porté par des cours du brut restés fermes, en moyenne au-dessus de 70 dollars le baril, avec un pic à plus de 90 dollars en avril. Il s'agit du plus haut niveau depuis 2022 et du deuxième meilleur résultat de ces quinze dernières années.
Si les finances publiques bénéficient de cette embellie, la production nationale de pétrole poursuit sa tendance baissière. Elle s'est établie à 48,24 millions de barils en 2024, contre un sommet de 71,44 millions en 2019, soit un repli de 32 % en cinq ans. Le Ghana fait ainsi face au paradoxe d'une rente soutenue par les prix internationaux, mais menacée par l'érosion de ses volumes.
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Pour le PIAC, le défi majeur réside dans la capacité du pays à attirer de nouveaux investissements, tant dans l'exploration que dans la production. Les autorités mettent désormais l'accent sur le potentiel onshore, encore largement sous-exploité. Le ministre de l'Énergie et de la Transition écologique, John Abdulai Jinapor, a d'ailleurs annoncé début juillet une nouvelle découverte de pétrole et de gaz dans la région de Cape Three Points, au sud du pays.
Cette découverte, réalisée sur le bloc CTP-B4 par un consortium réunissant Eni Ghana, Vitol, Woodfields et la compagnie nationale GNPC, a donné lieu au dépôt d'une déclaration de commercialité. Ce signal fort indique que les ressources sont jugées exploitables à grande échelle et rentables sur le plan économique, nourrissant l'espoir d'une remontée progressive de la production dans les prochaines années.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 29/08/25 11:03