Le Ghana se projette dans l'avenir avec ambition. En effet, le président John Dramani Mahama a procédé au lancement du Plan d'infrastructure du Ghana (Ghana Infrastructure Plan – GIP), une feuille de route stratégique qui trace les contours du développement du pays pour les trois prochaines décennies. D'après le communiqué de la présidence de la République, le plan, piloté par la Commission nationale de planification du développement (NDPC), vise à faire des infrastructures, le moteur central d'un Ghana moderne, équitable et durable à l'horizon 2057, année symbolique du centenaire de l'indépendance.
Dans son adresse, le président Mahama a présenté le GIP comme ‘'un plan national audacieux et tourné vers l'avenir'', conçu pour orienter la conception, le financement et la mise en œuvre des projets structurants du pays. Le plan, dont le coût d'investissement n'a pas été révélé, ambitionne de réaligner les priorités nationales autour d'une vision à long terme, combinant croissance économique, équité sociale et durabilité environnementale. Il repose sur une planification intégrée des transports, de l'énergie, de l'eau, du logement et des technologies numériques, des leviers essentiels pour stimuler la productivité et améliorer la qualité de vie.
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Le chef de l'État a évoqué les ambitions pionnières du Dr Kwame Nkrumah, premier président du Ghana, dont le Plan de développement de sept ans de 1963 visait déjà à bâtir une économie moderne et industrialisée. ‘'Nkrumah a compris que les infrastructures étaient le fondement d'une nation autonome. Sa vision était audacieuse, patriotique et transformatrice. Elle reste intemporelle aujourd'hui encore'', a-t-il rappelé.
Mais le président a également reconnu les dysfonctionnements du passé : selon le rapport du NDPC de 2024, 18 000 projets d'investissement ont connu des dépassements de coûts cumulés de 70 milliards de dollars, souvent en raison de retards ou d'abandons. Le GIP s'inscrit dans une dynamique de cohérence entre les politiques nationales et les engagements internationaux du pays. Il est aligné sur le programme “Big Push” du gouvernement, l'Agenda 2063 de l'Union africaine et les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.
Cette nouvelle approche met l'accent sur une planification intégrée et coordonnée entre les différents ministères ; un équilibre régional pour réduire les disparités territoriales ; un accès équitable aux opportunités économiques et sociales ; et une mobilisation innovante des financements publics et privés, y compris via des partenariats public-privé (PPP). Le plan, initialement finalisé en 2016 et révisé en 2019, a été suspendu plusieurs années avant d'être réactivé et modernisé pour répondre aux nouveaux défis post-pandémiques, climatiques et démographiques.
Avec ce plan, le Ghana affiche une ambition claire : devenir un hub d'infrastructures modernes et durables en Afrique de l'Ouest. En misant sur une planification à long terme, une gouvernance rigoureuse et une mobilisation collective, le pays entend transformer ses infrastructures en levier de souveraineté, d'emploi et de prospérité partagée.
Narcisse Angan
Publié le 23/10/25 12:38


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