Dans un contexte où les données deviennent un levier central de souveraineté numérique, la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) et Google franchissent un nouveau cap dans leur partenariat. Les deux institutions ont officialisé la création du premier espace régional de données communes pour l'Afrique, une infrastructure vouée à transformer la production statistique, l'élaboration des politiques publiques et la préparation du continent à l'intelligence artificielle.
Réunis le 17 novembre à Addis-Abeba, le secrétaire exécutif de la CEA, Claver Gatete, et Doron Avni, vice-président de Google pour les marchés émergents, ont dressé le bilan de deux années de coopération intense et lancé le Regional Data Commons for Africa. Soutenue par 750 000 dollars de Google.org, l'initiative s'appuiera sur la technologie Google Data Commons afin de rassembler sur une plateforme interopérable des données publiques issues de toute l'Afrique.
L'objectif est de mettre fin à la fragmentation statistique du continent en modernisant les systèmes nationaux de données, en automatisant la production d'analyses et en créant des pôles thématiques capables d'alimenter des politiques fondées sur l'évidence. Cette démarche s'inscrit dans un soutien plus large de 2,25 millions de dollars de Google.org pour renforcer l'infrastructure de données publiques adaptée à l'IA en Afrique.
Pour Claver Gatete, cette avancée marque un tournant stratégique. ‘'Pour que l'Afrique puisse impulser un développement durable, elle doit s'appuyer sur des données probantes, accessibles et compatibles avec l'IA'', a-t-il souligné. Google partage cette ambition. Doron Avni a rappelé que la vision de l'entreprise est de bâtir une ‘'IA pour l'Afrique, par l'Afrique'', soutenue par la formation de 7 millions de personnes aux compétences numériques, avec 3 millions de bénéficiaires supplémentaires prévus d'ici 2030.
Au-delà des données, le partenariat a consolidé la gouvernance de l'IA sur le continent grâce à une série d'ateliers ministériels, d'initiatives politiques et à l'accompagnement de 1 000 décideurs dans l'appropriation des technologies émergentes. Ces efforts ont contribué à l'unification des positions africaines, notamment dans la Déclaration de Cotonou 2025 et les contributions au Forum africain sur la gouvernance de l'Internet.
La cybersécurité constitue un autre pilier majeur de la coopération. Un atelier conjoint avec le Centre d'ingénierie de la sécurité de Google a permis de renforcer les capacités des responsables publics chargés des systèmes critiques, dans un contexte d'intensification des cybermenaces.
Le tandem CEA-Google investit aussi dans la jeunesse africaine à travers le programme WRO Afrique, qui a offert à plus de 40 000 élèves de 14 pays des parcours renforcés en robotique et compétences STEAM, soutenant l'émergence d'une génération d'innovateurs.
La Rédaction
Publié le 28/11/25 20:24


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